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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/524

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parce que ce terreau est la seule terre végétale, & nous le démontrerons en traitant cet article ; 3o. que la terre, considérée sans son union avec le terreau, n’a aucune propriété pour la végétation, sinon de faire l’office d’une éponge qui retient l’eau, & la laisse s’échapper en dessus lorsque la chaleur l’attire, ou laisse échapper cette eau en dessous comme les sables purs, si des portions d’argile ne la retiennent. En un mot, l’eau & le terreau sont l’âme de la végétation, & leur exacte proportion le but de tous les amendemens.


AMER. On donne ce nom à des médicamens tels que le quinquina, la rhubarbe, la serpentaire de Virginie, le gingembre, le calamus aromaticus, le galanga, l’écorce d’orange, l’absynthe, la centaurée, la gentiane, le fiel des animaux, l’aloès, &c. ces médicamens ont une saveur rude & désagréable à la langue.

L’usage de ces médicamens est bien plus étendu, & bien plus utile qu’on ne le croit ; ils conviennent singuliérement dans toutes les maladies de l’estomac qui ne sont pas inflammatoires ; & comme presque toutes les maladies qui naissent de cachexie, ou de dépravation des humeurs, ont commencé par un dérangement dans les fonctions de l’estomac, on prévient beaucoup de ces maladies en faisant usage des amers.

C’est par une suite nécessaire de ce que nous venons de dire, que dans les maux de nerfs & dans certaines maladies de la poitrine, les amers procurent un si grand avantage à ceux qui en font usage. Presque toutes les maladies de nerfs viennent de foiblesse dans les parties nerveuses : les amers ont la vertu de relever le ton des parties, d’en augmenter la chaleur & d’accélérer le mouvement ; alors, l’équilibre se rétablit, & la santé ne tarde pas à paroître.

Dans les maladies de la poitrine qui ne sont pas inflammatoires, presque tous les symptômes effrayans qui annoncent la destruction, ne reconnoissent pour cause que les ravages faits dans la substance foible, délicate, & peu sensible du poumon par les parties âcres du sang. Les amers, en rétablissant la digestion, empêchent la formation de nouvelles crudités, & joins aux remèdes indiqués, ils parviennent à détruire cette maladie affreuse qui entraîne au tombeau tant de victimes de l’ignorance & des préjugés.

Dans les articles qui traiteront des maladies de nerfs & de poitrine, nous aurons occasion de revenir sur les amers, & nous indiquerons la manière de les employer avec succès. M. B.


AMEUBLIR LA TERRE. C’est en séparer les molécules, & la rendre plus perméable aux impressions des amendemens naturels & artificiels. Une terre bien ameublie est douce, maniable, sans mottes, sans croûte. Le mot ameublir s’emploie, plus particuliérement pour les jardins que pour les terres labourables. C’est là que les labours sont prodigués, ainsi que les engrais, afin d’y multiplier le terreau ou terre végétale par excellence. Les plantes qui enrichissent nos potagers ne sont successivement parve-