Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

coûtent n’excède pas vingt-quatre ou trente sols.


Section V.

Ruches de M. de Cuinghien.


Les ruches de M. de Cuinghien sont faites avec la même matière & selon les mêmes dimensions que les précédentes, dont elles ne diffèrent que par la forme, qui est plate, au lieu d’être convexe. Les trois ou quatre hausses dont elles sont composées, sont attachées ensemble par de petits crampons de fil de fer, placés sur les côtés. Une corde de filasse entoure ces hausses à leur jonction, & y est assujettie par un pourjet très-fin, qui bouche tous les intervalles qui pourroient être de l’une à l’autre. L’auteur a préféré de donner une figure plate à ses ruches, parce qu’il a remarqué que les abeilles y travailloient mieux que quand elle étoit convexe.


Section VI.

Ruches de M. du Carne de Blangy.


Les ruches dont M. du Carne conseille l’usage, sont composées, les unes de trois ou quatre, les autres de sept & huit hausses, selon que l’exige le nombre des abeilles qu’on veut y loger. (Fig. 2, Pl. 2) Ces hausses, qui ont treize pouces en quarré, en y comprenant l’épaisseur du bois, qui est de cinq ou six lignes, sur trois pouces de hauteur, sont construites avec un bois très-léger, tel que le pin, le sapin, le tilleul, le peuplier, afin que les vapeurs de la ruche puissent plus aisément sortir par les pores. Au milieu du bord de chaque hausse, on pratique une entaille de cinq lignes de profondeur, pour y placer deux traverses de bois, de cinq lignes d’épaisseur, qui se croisent au milieu de la hausse, & qui débordent de chaque côté de quatre lignes, afin d’éviter les crampons quand il s’agit de les attacher ensemble. (Fig. 3, Pl. 2) Ces traverses, dont la principale destination est de soutenir l’ouvrage, pourroient être rondes, & on feroit alors quatre trous ronds au milieu des côtés de la hausse, pour les y faire passer, ce qui feroit absolument le même effet que de les placer sur le bord des côtés ; il est assez indifférent qu’elles soient un peu plus haut ou un peu plus bas ; l’essentiel est qu’elles se croisent dans le milieu, de manière à former quatre angles droits, afin qu’elles soutiennent bien également l’ouvrage. La dernière hausse seulement de la ruche, est surmontée d’un couvercle fait avec une ou plusieurs planches, de l’épaisseur de trois ou quatre lignes, & de la même longueur que la hausse qu’elle doit couvrir entiérement. Ce couvercle est assujetti par trois petites barres de bois, de l’épaisseur de quatre ou cinq lignes, sur neuf ou dix de largeur : deux de ces barres n’ont que la longueur de la hausse, & sont placées vers l’extrémité du couvercle ; la troisième, qui doit déborder le couvercle de quatre lignes de chaque côté, est placée au milieu, à égale distance des autres. On peut donner à la barre du milieu, une épaisseur & une largeur de neuf à dix lignes, & même plus ; y faire deux trous, où l’on puisse passer une ficelle assez grosse, afin de peser la ruche quand on veut.