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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/91

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diamètre, qui n’étoit autre chose qu’un cordon en paille, comme ceux dont la hausse étoit faite, & qui servoit à les assujettir solidement l’une sur l’autre, & à les coudre plus aisément pour les fixer. La difficulté de passer le fil de fer pour les tailler, l’embarras de les coudre & découdre, la facilité qu’avoient les souris de les percer, rendoit leur usage dangereux aux abeilles, & incommode à celui qui vouloit prendre leurs provisions.


Section VII.

Ruches de M. Schirach.


La méthode de former des essaims artificiels, ingénieusement trouvée par M. Schirach, est trop curieuse, pour qu’on ne le soit pas de connoître les ruches qu’il emploie pour cet effet. Ces sortes de ruches ou boîtes, sont construites avec des planches bien sèches & bien rabotées, de bois de pin, ou de sapin, ou de tilleul. On peut leur donner les proportions qu’on desire, soit en hauteur, largeur & profondeur, pourvu qu’elles ne soient pas excessives, & qu’elles ne surpassent pas de beaucoup celles des ruches ordinaires : (Fig. 4, Pl. 2) si elles étoient trop grandes, les abeilles seroient très-mal logées ; elles ne pourroient point assez échauffer une trop vaste habitation, dans laquelle le couvain auroit peine à éclore, ou n’écloroit point du tout. M. Schirach est peu jaloux des proportions ; il les a souvent variées lui-même. Les premières boîtes qu’il avoit fait construire, avoient beaucoup plus de largeur que d’élévation ; dans la suite il a changé cette forme, en les faisant plus hautes que larges. Ces caisses ou boîtes, formées de quatre planches, sont presque du double plus hautes que larges : leur couvercle est une planche qu’on peut assujettir avec des chevilles, & dont il est facile de faire une porte, si l’on veut, au moyen de deux charnières qu’on place à un de ses côtés. Au milieu de ce couvercle est une ouverture de six à huit pouces, qu’on fait ronde ou quarrée ; on la ferme avec une plaque de fer-blanc percée de petits trous, ou bien avec une grille de fil d’archal : elle facilite l’évaporation de l’excessive chaleur de la ruche, qui peut nuire aux abeilles & à leurs ouvrages, & procure en même-tems dans leur habitation une circulation d’air qui leur est salutaire. Au bas du devant de ces sortes de boîtes, il y a un petit tiroir de côté, très-peu profond, dans lequel on met du miel pour la nourriture des abeilles, quand elles sont renfermées : si l’on supprimoit ce tiroir, il faudroit alors mettre dans la ruche une assiette ou une soucoupe, & pratiquer à un des côtés de la ruche contre lequel elle seroit placée, un petit trou pour y passer le tuyau d’un entonnoir, afin de faire couler sur la soucoupe le miel qu’on voudroit donner aux abeilles. On fait encore sur un des côtés une ouverture semblable à celle du couvercle, qu’on ferme de même avec une plaque de fer-blanc percée, ou avec un grillage en fil d’archal ; c’est un second soupirail qui sert à renouveler l’air intérieur. Sur le devant, & au bas de la ruche, il y a une ouverture de deux pouces de longueur, sur un