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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/93

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profiter en même tems, lorsqu’on le veut, d’une petite portion des fruits de leur industrie, sans les décourager par des vols qu’on peut répéter aussi souvent qu’on le desire, sans nuire à leurs travaux : elles sont d’une figure quarrée, faites en planches ; (Fig. 5, Pl. 2.) leur élévation est de dix-huit à vingt pouces sur quinze de largeur extérieure. Elles sont divisées intérieurement par trois cloisons à coulisses construites de haut en bas : les abeilles communiquent de l’une à l’autre par des ouvertures latérales qu’on pratique pour cet effet : ces coulisses sont placées sur le derrière de la ruche ; ce qui est très-commode pour les enlever, lorsqu’elles sont pleines de miel, & pour voir travailler les abeilles, en y mettant des carreaux de verre qu’on recouvre avec un volet : la porte des abeilles est sur le devant de la ruche.

Le dessus, ou le couvercle, est percé de cinq trous de trois pouces de diamètre, dont un est au milieu, les autres aux coins, sur lesquels sont placés des bocaux de verre ou les abeilles vont travailler : lorsqu’ils sont pleins, si on ne les change pas, elles continuent leurs ouvrages dans l’intérieur des cloisons ; après avoir rempli la première, elles passent à la seconde, ensuite à la troisième. Pour enlever la première cloison, on n’attend pas que la dernière soit pleine ; autrement les abeilles n’auroient plus de place pour travailler : quand elles ont commencé à s’y établir, on enlève la première cloison ; après l’avoir vuidée, on la remet à sa place, afin qu’elles y reviennent recommencer leurs ouvrages, dès qu’elles auront achevé de remplir la dernière.

Lorsqu’on ne veut prendre que le miel qui est dans les bocaux, afin de forcer les abeilles, qui commencent toujours leurs travaux par l’endroit le plus élevé de leur habitation, à ne travailler que dans cette partie, on enlève un bocal, dès qu’il est plein ; on le remplace tout de suite par un autre qui est vuide ; si on n’en avoit pas de tout prêt, on boucheroit le trou avec un bouton, jusqu’à ce que le bocal soit vuidé pour le remettre.


Section X.

Ruches du Sieur Ravenel.


On peut se représenter cette sorte de ruches, comme un assemblage de trois boîtes longues, qui ont chacune, dans le milieu de leur longueur, une séparation qui forme une boîte haute & une basse. Elles sont construites avec des planches de sapin médiocrement épaisses : quand elles sont réunies, elles offrent une surface quarrée de deux pieds un pouce, en y comprenant le couvercle & la planche qui leur sert de support ; leur profondeur est de onze pouces. Ces trois boîtes sont placées à côté l’une de l’autre sur la planche qui leur sert de table ; elles sont parfaitement jointes ensemble par des crochets, de manière qu’on peut séparer les boîtes latérales de celles du milieu : ainsi réunies, elles forment une habitation à deux étages, qui ont chacun trois cabinets : les deux latéraux sont exactement fermés de tous côtés ;