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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/487

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leurs ames par des conseils sages, & par la douceur de leur conversation ; enfin, qu’ils administrent les remèdes indiqués par la maladie contagieuse dont ils sont attaqués. Voilà pour les malades ; venons maintenant aux moyens qui conviennent à ceux qui les soignent.

Ceux qui soignent les malades attaqués de maladies contagieuses, ne doivent jamais avaler leur salive, tant qu’ils restent auprès des malades : ils doivent, au contraire, cracher souvent ; ils doivent faire brûler du vinaigre & de l’encens dans la chambre du malade, & laisser évaporer de l’eau dans de grands vases. Ces moyens sont autant utiles aux malades, qu’aux gens qui les soignent. Ils doivent se frotter les mains avec du vinaigre & en respirer, mâcher quelques acides ou quelques amers, & ne se permettre aucun excès dans aucun genre. Si la maladie contagieuse est pestilentielle, le meilleur moyen de s’en préserver est de se faire ouvrir des cautères, & de suivre le régime que nous avons prescrit. Voyez l’article Peste, dans lequel nous avons réuni tout ce qui a rapport à cet objet. M. B.


CONTAGION, Médecine vétérinaire. Nous entendons par ce mot, un état morbifique, qui peut passer, d’un animal malade à un animal sain.

De quelles manières la contagion peut-elle se transmettre ? La contagion peut se propager ou se transmettre d’un corps à un autre, de plusieurs manières : à une certaine distance, par le moyen de l’air ; de proche en proche, par la voie des selles, brides, couvertures, harnois, jougs, qui ont servi à l’animal malade ; & par contact, c’est-à-dire, par attouchement immédiat.

Comment divise-t-on les maladies contagieuses ? Nous les divisons en maladies aiguës & chroniques. Les fièvres malignes, putrides, éruptives, la petite vérole des moutons, la dyssenterie, le charbon pestilentiel, &c. sont mis au rang des premières. (Voy. Charbon, Claveau, Dyssenterie, Fièvre maligne) Les secondes sont, la morve des chevaux, la gale, les dartres, le farcin, &c. Parmi toutes ces maladies, il en est d’épizootiques, d’enzootiques & de sporadiques. (Voyez Épizootique) Les maladies contagieuses aiguës sont toujours plus dangereuses que les autres : leur terminaison est prompte, tandis que les autres font des progrès plus lents.

La contagion est encore bénigne ou maligne, en raison des symptômes qu’elle produit. Elle est bénigne, par exemple, lorsque l’abattement de l’animal malade n’est pas excessif, & qu’elle ne porte pas un grand trouble dans les fonctions : elle est maligne, au contraire, quand elle se trouve avec des symptômes effrayans, quand leur marche est irrégulière, quand les individus qu’elle attaque, tombent tout-à-coup dans l’abattement & la langueur, & qu’elle élude tous les secours de la médecine vétérinaire.

Moyens de prévenir & d’arrêter la contagion. Il est de l’intérêt des cultivateurs, de prendre les mesures les plus exactes pour prévenir les maladies contagieuses, & pour les arrêter.

1°. Un cheval ou une mule, par exemple, qui auront la gourme ou