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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/555

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Feuilles, adhérentes à la tige simples, très-entières, rangées presqu’en spirale, assez semblables à celles du lis, quelquefois tachetées comme la peau d’un serpent.

Racine A, bulbe, à doubles écailles qui l’enveloppent à moitié. Du bas de l’oignon partent de petites racines : en B, la bulbe est représentée coupée transversalement, afin de montrer l’ordre de l’emboîtement des tuniques ou écailles.

Port. La tige s’élève depuis un pied & demi jusqu’à deux ; elle est nue à sa base, feuillée dans le milieu, couronnée dans le haut. Les fleurs naissent au sommet, du milieu du groupe des feuilles dont elles sont surmontées, & elles s’inclinent contre terre.

Lieu. Cette plante fut apportée de Perse en 1570 : on la cultive dans les jardins ; elle est vivace, & fleurit en mai.

Propriétés médicales. Sa racine est âcre, piquante, désagréable au goût, rongeante & même vénéneuse prise intérieurement.

Propriétés d’agrément. C’est une des plantes les plus pittoresques que nous ayons ; elle figure singulièrement bien dans les parterres ; sa culture est comme celle des lis. On peut la multiplier par semence ; ce qui est fort long & fort casuel, parce qu’elle aoûte difficilement, sur-tout dans nos provinces du nord : il vaut mieux la multiplier par cayeux. Quelques cultivateurs enlèvent de terre ses oignons, lorsque la tige & les feuilles sont fanées, pour les replanter ensuite en septembre ou en octobre : cette opération est assez inutile. Je réponds, d’après ma propre expérience, qu’ils peuvent rester en terre pendant nombre d’années, & qu’après trois ou quatre ans, on trouve un nombre considérable de cayeux. Depuis que cette fleur est cultivée dans nos jardins, elle a beaucoup varié pour la couleur : il y en a de jaunes, de panachées, de rouges, de couleur de feuille morte.


COURONNÉ. Terme forestier, qui désigne un arbre dont les branches de la cime sont mortes, & qui annoncent son dépérissement. Consultez le mot Arbre, page 631, Tome I, & vous verrez ce qui constitue essentiellement l’arbre couronné.


Couronné, Médecine vétérinaire. Nous disons qu’un cheval est couronné, lorsque le genou est dénué des poils, ce qui suppose que l’animal tombe & s’abat. Les chevaux arqués y sont sujets. (Voyez Arqué) On doit se défier, en pareil cas, de la bonté des jambes de l’animal, à moins qu’on ne soit positivement sûr qu’il s’est couronné par accident, comme, par exemple, lorsqu’il heurte du genou contre l’auge ou la muraille. M. T.


COURS DE VENTRE. (Voyez Dyssenterie)


COURSON. Sarment rabaissé à un œil ou deux. La même expression a lieu pour les arbres fruitiers. Lorsqu’on veut avoir un fort sarment ou une branche forte, on taille bas une branche forte, & elle produit alors du bois pour garnir les places vides : voilà l’avantage du courson ; cependant il ne faut pas le multiplier sans une nécessité urgente, dans la crainte de multiplier les gourmands, (voyez ce mot,) & d’épuiser l’arbre.