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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/115

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On distingue les échauboulures des boutons du farcin,

1°. Par la promptitude avec laquelle les échauboulures se forment & sont formées.

2°. Elles n’ont ni la dureté, ni l’adhérence qu’on observe aux boutons de farcin.

3°. Elles ne sont jamais aussi volumineuses.

4°. Elles sont circonscrites, n’ont point d’intervalle de communication, & ne sont point disposées en corde ni en fusées.

5°. Elles ne s’ouvrent jamais d’elles-mêmes, & ne dégénèrent jamais en pustules.

6°. Elles ne sont point contagieuses, & cèdent promptement aux remèdes indiqués.

Causes. Un exercice outré, un régime échauffant, tel qu’un usage immodéré de luzerne & d’avoine, le trop long repos, la suppression de la transpiration ou de la sueur ; en un mot, tout ce qui peut susciter la rarescence des humeurs, l’épaississement de la lymphe, sont les principes ordinaires de cette maladie.

Traitement. On remédie aux échauboulures qui reconnoissent pour cause la rarescence des humeurs, par la saignée, par un régime humectant & adoucissant. Un régime de cette nature calme l’agitation désordonnée des humeurs, diminue leur mouvement intestin, corrige l’acrimonie des sucs lymphatiques ; aussi apperçoit-on bientôt les fluides qui occasionnoient les échauboulures, reprendre leur cours, & les échauboulures elles-mêmes disparoître de la surface des tégumens. Les ébullitions qui sont une suite d’une transpiration, ou d’une sueur arrêtée ou supprimée, cèdent à l’usage de quelque léger sudorifique, tels que la noix muscade que l’on fait bouillir pendant deux ou trois minutes, dans demi-pinte de bon vin, & dans un vase bien couvert, & que l’on fait prendre à l’animal, à titre de breuvage ; on doit bien sentir qu’il seroit dangereux de saigner l’animal dans cette circonstance. M. T.


ÉCAILLE. Enveloppe dure, qui recouvre la plupart des poissons testacées. Dans plusieurs provinces voisines de la mer, & où la pierre calcaire est rare, on se sert des écailles & des coquilles de poissons pour en faire de la chaux : quant à l’utilité des écailles d’huîtres, &c. relativement à l’agriculture, voyez ce qui a été dit aux mots Coquillage, coquille.


ÉCAILLE, Botanique. On remarque souvent dans différentes parties des plantes, de petites productions minces & aplaties, ou isolées & arrangées les unes à côté des autres, ou embriquées, c’est-à-dire, se recouvrant mutuellement à peu près comme des tuiles : comme ces productions ressemblent assez bien à des écailles de poissons, on est convenu, en botanique, de leur donner ce nom ; elles sont ordinairement sèches & coriaces & ont une organisation propre. Leur substance approche plus de la substance corticale, & a plus de rapport avec elle qu’avec toute autre partie de la plante ; car on y remarque les mêmes parties que dans l’écorce, (voyez ce mot) un épiderme, un