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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/155

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enterré ; enfin, placez l’arbre & remplissez la fosse ; ces engrais attirent les racines dans le fond, & les empêchent de tracer horizontalement : en effondrant, on a la facilité de ménager le pivot de l’arbre que l’on doit transplanter, & le pivot est un objet très-essentiel, quoique les jardiniers le regardent mal-à-propos, comme très-inutile.


EFFORT, Médecine Vétérinaire. Ce terme désigne en hippiatrique, non-seulement le mouvement forcé d’une articulation, mais encore une extension violente de quelques-uns des muscles, des tendons & des ligamens de l’articulation affectée.

Des parties qui sont le plus sujettes à l’effort. L’épaule, le bras, les reins, la cuisse, le jarret & le boulet sont plus sujets aux efforts que les autres parties. Nous allons entrer dans le détail des causes, des signes & de la cure de chacun en particulier.

Effort d’épaule & de bras. L’effort de ces parties s’exprime par les mots d’écart, d’entr’ouverture. (Voyez Écart, Entr’ouverture)

Effort des reins. On doit envisager les efforts des reins comme une extension plus ou moins considérable des ligamens qui servent d’attache aux dernières vertèbres dorsales, & aux vertèbres lombaires, accompagnée d’une forte contraction de quelques muscles du dos & des muscles des lombes.

Causes. Une chute, des fardeaux trop pesans, un effort fait par l’animal, soit en voulant sortir d’un mauvais pas, soit en glissant, soit en sautant, soit en se relevant de dessus la litière même, peuvent en être la cause.

Signes. Lorsque l’effort a été violent, l’animal n’est pas libre de reculer, il peut à peine faire quelques pas en avant ; & pour peu qu’on veuille le contraindre, le train de derrière fléchit & se montre sans cesse prêt à tomber ; si l’effort n’a pas été extrême, le cheval ressent une peine infinie & une vive douleur en reculant ; il se berce en marchant, la croupe chancelle, & elle balance quand il trotte : cet accident, qui s’annonce par un mouvement alternatif qu’on remarque sur les côtés, est appelé tour de bateau.

Traitement. Il s’agit d’abord de mettre en usage les remèdes généraux de l’inflammation, c’est-à-dire, la saignée, les lavemens, l’eau blanche, sur-tout si l’effort a été extrême ; frotter ensuite les reins avec l’eau de-vie camphrée dans le commencent, empêcher l’animal de se coucher, parce qu’en se relevant il pourroit prendre un nouvel effort. Ces remèdes peuvent être insuffisans, comme nous l’avons remarqué plus d’une fois ; pour lors, il est à propos d’appliquer des boutons de feu sur les reins, à l’endroit des vertèbres lombaires. Cette pratique nous a réussi à merveilles dans plusieurs mules de charrettes. Il est fort rare cependant de guérir radicalement l’effort des reins. Les chevaux & les mules s’en ressentent longtemps, & même tant qu’ils existent, d’autant plus que, lorsque les animaux travaillent, le derrière se trouve plus occupé que le devant. S’il y a des maréchaux qui se flattent d’opérer constamment la guérison de tous les efforts des reins, il faut que le mal soit de petite conséquence, &