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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/213

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Cet emplâtre relâche, rafraîchit la partie sur laquelle on l’applique, y retient l’insensible transpiration : son plus grand avantage est de remédier aux écorchures qu’un trop long séjour des malades dans le lit occasionne sur différentes parties du corps. On peut le suppléer par celui de baleine.

Emplâtre vert. Faites fondre à un feu très-doux, cire jaune, deux livres ; poix résine, douze onces ; térébenthine, six onces ; retirez du feu ; ajoutez verdet tamisé, trois onces ; & mêlez exactement jusqu’à ce que le tout soit refroidi.

Lorsque les parois des ulcères séreux & sanieux des jambes n’ont pas beaucoup de sensibilité, il aide à la détersion & à la cicatrice, & lorsqu’il ne produit pas cet effet, il retardé les progrès de l’ulcère. Ses avantages s’étendent sur la plupart des ulcères des autres parties du corps, avec chairs trop élevées ou trop promptes à croître, ou trop molles, avec abondance de pus sans présence de virus.

Quant à l’emplâtre de vigo avec ou sans mercure, il vaut mieux l’acheter tout préparé chez les apothicaires, ainsi que l’emplâtre vésicatoire.


Emplâtre, Jardinage. Je copie cet article tout entier de l’Ouvrage de M. Roger de Schabol ; il n’y a rien à y ajouter.

« Le mot emplâtre emprunté de la médecine & de la chirurgie, s’applique aux végétaux qui ont des plaies : on a travaillé jusqu’ici à les hacher, les morceler & les déchiqueter ; mais non à les conserver, à les panser, les médicamenter, les guérir. &c. On voit, au contraire, que dans le peu dont on s’est avisé pour leur cure, on a pris tout le contre-pied de ce qu’il falloit pour les guérir. »

« Sans entrer dans aucun détail sur les recettes hasardées sans examen, que l’on considère loin de toute prévention, par exemple, la cire verte employée pour les plaies des orangers, & l’on reconnoîtra que, loin d’être utile, elle est préjudiciable. 1°. La cire par elle-même est un dessiccatif, par conséquent elle ne peut attirer la sève, & doit retarder la guérison ; 2°. elle est en même temps un corps graisseux qui jamais ne peut s’allier avec un liquide tel que la sève ; aussi les plaies des orangers ainsi pansées, sont des temps infinis à guérir ; au lieu qu’avec de la bouze de vache elles ne tardent pas à se cicatriser. Un peu de jugement suffit pour faire comprendre que tout ce qu’on appelle corps graisseux ne peut s’allier avec aucun séreux, & que la sève étant séreuse ne peut jamais sympathiser avec ni poix, ni huile, ni beurre, ni résine, ni graisse ; & enfin, quelque précaution qu’on prenne, il n’est pas possible d’empêcher toutes ces matières onctueuses & graisseuses de fondre lors des ardeurs brûlantes du soleil des mois-de juillet & août, du moins aux endroits des plaies sur lesquelles il darde aplomb ; alors les parties grasses qui sont fondues s’étendent horizontalement, imbibent une grande plaie, bouchent au-dehors les pores de la peau, & dedans elles abreuvent le parenchyme dont les parties sont spongieuses ; enfin, la sève qui est séreuse ne peut plus y passer. »

L’onguent de Saint-Fiacre, (voyez