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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/241

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mant les plantes qui portent neuf étamines, par exemple, la capucine.



ENRACINÉ se dit en général d’une plante ou d’un arbre dont les racines, soit fortes, soit chevelues, sont multipliées. On le dit plus spécialement encore des boutures, lorsqu’elles ont poussé des racines, des croûtes de la vigne ou de ses couchées.


ENSEMENCER. (Voyez Semer)


ENTER. (Voyez Greffe)


ENTONNER, ENTONNOIR. Le premier mot désigne l’action de verser de la bière, du vin, &c. dans un tonneau, & le second, l’instrument qui sert à cet usage. Les entonnoirs communs sont en fer blanc, & représentent des cônes renversés, terminés par une queue ou gouttière qui pénètre dans le vaisseau : ces instrumens sont nécessaires pour les besoins journaliers dans une cave, & pour les petites opérations : dans les celliers, il en faut de plus grands, de plus solides ; ils sont en bois & la douille en fer. Les entonnoirs qu’on va décrire seront représentés dans la gravure du mot Tonneau, ainsi que tous les instrumens nécessaires à la manipulation du vin.

Pour l’ordinaire, on creuse un billot de bois de la longueur de trente à trente-six pouces sur dix-huit à vingt pouces de largeur, & de six à dix pouces de hauteur. Quelques-uns le creusent quarrément du haut en bas, & d’autres arrondissent la partie inférieure, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur ; enfin, ils pratiquent un trou dans le milieu par où passe la douille ; elle est formée par une feuille de tôle ou de fer battu ; sa queue est arrondie, traverse l’épaisseur du bois, l’excède de trois à quatre pouces ; sa partie supérieure est rabattue, repliée sur le bois, enfin assujettie par des clous, afin qu’elle se colle exactement sur le bois, & ne laisse pas échapper le vin.

Les entonnoirs faits en gondole doivent nécessairement avoir un rebord qui règne tout au tour de la partie intérieure & supérieure. Si le constructeur n’a pas la précaution de le conserver en creusant son billot, on perdra beaucoup de vin, car, pour peu qu’on en vide à la fois, la force de la chute, aidée par la courbure, pousse le fluide au-dehors.

Je préfère les entonnoirs coupés quarrément, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur. Le fluide est moins sujet à passer sur les bords lorsqu’on le vide, & l’entonnoir placé sur le tonneau, l’est bien plus solidement que celui dont la base décrit un demi-cercle. Le premier touche, par tous ses points, la superficie du tonneau déjà ronde, tandis que deux corps courbés, mis l’un sur l’autre en sens contraire, n’ont qu’un seul point de contact.

Il est rare que ces entonnoirs ne laissent échapper le vin entre la douille & le bois. On a beau faire très-juste le trou par où elle passe, le bois en séchant prend de la retraite, & par conséquent le trou s’élargit ; mais la cause majeure provient de la mal-adresse & de la précipitation des valets lorsqu’ils placent l’entonnoir sur le tonneau ; souvent avant que la douille enfile le trou du bondon, elle frappe contre les bords de cette ouverture, ébranle les clous, comprime le bois ; enfin,