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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/329

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l’usage des alimens salés & épicés, de haut goût, les fortes passions de l’ame, l’abus de liqueurs spiritueuses sont les véritables causes qui peuvent produire différentes éruptions.

Pour les bien traiter, il faut plutôt voir & examiner quelles causes elles reconnoissent, & se conduire alors, d’après cet examen, de manière à pouvoir les combattre avantageusement. Si elles tiennent à une cause inflammatoire, les rafraîchissans, les antiphlogistiques, les saignées plus ou moins répétées, l’eau de poulet nitrée, la limonade, le petit lait, conviendront très-bien.

Mais si elles dépendent d’un engorgement putride dans les premières voies, on insistera sur les émétiques & sur les purgatifs.

Quand le caractère des éruptions tient à une cause putride maligne, qu’il y a abbatement des forces, il faut alors donner des acides & du quinquina, à très-forte dose ; il faut en tout avoir soin de ne les pas faire rentrer ; il faut encore, dans les éruptions critiques, soutenir les forces de la nature, donner des cordiaux pour ne pas laisser abattre le principe vital, renouveller l’air des appartemens ; le vin est le meilleur cordial qu’on puisse administrer dans le cas où il faille donner du courage, & soutenir la nature languissante & foible dans ses efforts ; le vin, outre cette vertu, peut, par sa partie acide, s’opposer à la putridité ; aussi Hippocrate ne cesse d’en recommander l’usage ; il avoit été à même de pouvoir en apprécier le mérite. M. AMI.


ÉRYSIPÈLE. (voyez Érésipèle.)


ESCARBOT ou MELOE. Il sera représenté dans la gravure du mot Insecte.


ESCAROTIQUE, Médecine rurale. C’est un médicament topique, qui agit en rongeant & brûlant la chair sur laquelle il est appliqué.

Les escarotiques diffèrent entr’eux, par le degré de force & de causticité qu’ils ont ; il en est qui agissent très-lentement ; il y en a d’autres dont l’action est très-prompte & très-sûre.

Le choix que l’on doit faire se rapporte aux indications qu’on veut remplir.

On s’en sert très-souvent, en médecine, pour faire des cautères, des ouvertures, pour donner à la nature une issue propre à se débarrasser des humeurs viciées qui la surchargent ; les escarotiques les plus usités, sont la pierre à cautère & la pierre infernale.

Ce dernier escarotique est très-souvent employé, lorsqu’il s’agit de ronger, de détruire des chairs baveuses qui excèdent le niveau de la peau.

Leur application demande quelques précautions ; il seroit imprudent de les placer sur des endroits tendineux & ligamenteux ; il faut leur donner assez de chair pour pouvoir bien exercer leur action, sans courir le moindre risque ; il est dangereux d’appliquer des escarotiques aux personnes maigres, sèches & exténuées ; la déperdition de substance qu’ils procurent, ne feroit qu’augmenter chez elles cet état de maigreur, & les jetteroit dans un marasme, un amaigrissement qui résiste quelquefois à l’usage des analytiques les mieux appropriés.