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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/356

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dans les parties enflammées, en rendant les matières plus fluxibles, & capables de s’évacuer par la transpiration, indépendamment de l’évacuation de la sabure de l’estomac.

Dans le cas d’engorgement extrême, & de gonflement considérable, il faut sacrifier les amigdales, & faire plusieurs incisions profondes avec un rasoir sur la partie du col la plus enflée ; si ces moyens ne réussissent pas & qu’il y ait menace de suffocation, il faut en venir à l’opération de la bronchotomie, qu’il faut pratiquer de bonne heure ; & dans le cas où l’angine est avec gangrène, cette opération est inutile, la mort du malade étant presque assurée : on peut pratiquer également cette opération, dans le cas où il y ait des corps étrangers engagés dans la trachée-artère, qui causent une angine suffocante, & ce sera dès que les premiers symptômes de suffocation paroîtront.

Les gargarismes rafraîchissans conviennent dans le commencement de l’angine inflammatoire ; il ne faut pas que les malades les agitent trop dans la bouche, ils doivent les tenir en repos au fond de la gorge, autrement ils offenseroient les parties, & augmenteroient la fluxion dans le principe : un très-bon gargarisme qui peut bien convenir, est celui fait avec le miel rosat, le nitre & le sirop de mures.

Le traitement des maux de gorge légers, est très-différent de celui de la vraie angine ; la saignée y est souvent déplacée. Lorsque ce qui domine n’est pas l’inflammation, on détourne le catarre par des purgatifs, des diaphorétiques, & les durétiques ; après, ces remèdes, on passe à l’usage des masticatoires.

Enfin, on varie le traitement des maux de gorge, selon les différentes causes qui les produisent, & les complications qui peuvent survenir.

Esquinancie. Médecine vétérinaire.

L’esquinancie peut provenir de l’engorgement externe ou interne des muscles du larynx, de la membrane qui revêt intérieurement la trachée-artère, de la tunique charnue de l’œsophage, de celui de la langue, des amygdales, du voile du palais & de toutes les concrétions polypeuses capables de gêner les mouvemens de la glotte & de les suspendre, ainsi que des sarcomes qui, en grossissant, peuvent boucher l’ouverture des narines ; d’où son peut conclure que nulle partie de l’artère-bouche ne peut éprouver d’engorgement, sans que sa capacité en soit retrécie, sans que le diamètre du larynx & du pharynx n’en soit resserré, & sans que la respiration & la déglutition n’en soient plus ou moins empêchées. Cet engorgement est formé par deux liqueurs qui produisent des effets bien différens, l’une donne des tumeurs inflammatoires, & l’autre, des tumeurs indolentes ; ce qui nous détermine à réduire l’esquinancie À deux espèces principales ; savoir, à l’esquinancie vraie & à la fausse, ainsi qu’il a déjà été dit.

L’esquinancie vraie provient de l’inflammation qui s’oppose à la circulation du sang dans les extrémité des vaisseaux sanguins, qui s’engorgent, se dilatent, se distendent & forment la tumeur inflammatoire dans les parties désignées. Les symptômes de l’inflammation qui l’accom-