de son bois, à mesure qu’il a poussé n’a pas donné du fruit, espère-t-on qu’en l’étripant pour le rajeunir, il deviendra fécond quand ce nouveau bois sera traité de la même manière que le précédent ? Nous pouvons affirmer que depuis plus de 40 ans de travail & d’expérience dans le jardinage, nous avons bien vu des arbres ébottés, étripés, recépés, étronçonnés & mutilés de toutes les façons imaginables, mais que nous n’en avons pas vu un seul réussir.
ÉTRONÇONNER un arbre. « C’est ne lui laisser que le tronc, c’est lui couper la tête, quand il est nouvellement planté, ou bien quand les racines étant bien saines encore, & lorsque son bois est usé, le recéper sur la souche pour le renouveler. Tels arbres, à moins qu’ils ne soient d’âge moyen & bien vigoureux, ne tiennent pas contre une telle opération ; peu à peu ils meurent, à l’exception de certains vieux pêchers sur amandiers & quelques autres. »
« Les arbres des bois en coupe dans les forêts, sont coupés ras terre & ils repoussent. Il n’en est pas de même des fruitiers des jardins, ils sont plus délicats ; on en appelle à ce sujet à l’expérience. De plus, quand on coupe les arbres des forêts, ils font de nouveaux jets, au lieu que des arbres fruitiers, étant coupés au-dessus du tronc, où la peau est bien plus dure, la sève ne perce point d’ordinaire, & ne pouvant s’y faire passage, elle retourne aux racines, & l’arbre meurt par en haut : voici ce que chacun peut observer à part soi. »
« Quand on tire de terre quantité de ces sortes d’arbres, de même que nombre d’autres cessant de pousser tout-à-fait, ou mourant par la tête, il y en a quantité à qui on voit des racines immenses, les plus saines & mieux nourries, tandis qu’aux arbres les mieux portans qu’on veut détruire, la même chose ne se rencontre point. On est touché de compassion à la vue d’un tel spectacle, quand on ignore le sous-œuvre caché de la nature. Voilà le fait, & il est à la portée de tous ; mais ce sous-œuvre caché de la nature, quel est-il ? On ne peut rendre raison d’un tel phénomène, qu’en supposant que dans ces sortes d’arbres, les sucs sont pompés comme à l’ordinaire par les racines ; mais ne pouvant pas arriver dans la tige dont les canaux épuisés sont obstrués & bouchés, la sève reflue dans ces mêmes racines ; & telle paroît être la raison de leur embonpoint excessif. »
ÉTUVE. Chambre close, construite en maçonnerie, dont les parois sont fortement enduites d’un mortier liant, & le sol proprement carrelé. On échauffe cette chambre au moyen des fourneaux. À l’article de la conservation des grains du mot froment, nous entrerons dans les détails nécessaires à ce sujet.
ÉVACUANT. Les évacuans sont des médicamens qui changent les dispositions vicieuses de notre corps en des meilleures, par des évacuations sensibles, & par les voies ordinaires des selles, des urines, de la sueur, de la salivation ; les évacuans se divisent en externes & internes ; les premiers sont ceux que la Chirurgie emploie, & on les
