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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/427

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& sur la carie scrophuleuse, a souvent borné la carie, favorisé l’ex-foliation & la guérison.

Pour faire la teinture, on prend six onces du suc d’euphorbe pulverisé, que l’on met dans un matras contenant douze onces d’esprit de vin, bouché avec une vessie & exposé à la chaleur du soleil ou d’une étuve, pendant quarante-huit heures ; on décante, on filtre à travers le papier gris & on a la teinture d’euphorbe.


EXANTHÈME. Mot grec, qui signifie efflorescere, fleurir ; il est employé en médecine pour désigner une éruption sur la peau, de certains boutons qui varient autant par la couleur, que par leur grosseur.

Mille causes peuvent produire des exanthèmes ; on les divise en accidentels & en critiques ou fébrilles ; les premiers ne sont jamais dangereux ; ils reconnoissent presque toujours une cause externe, & dépendent le plus ordinairement des grandes fatigues, des chaleurs excessives, des exercices immodérés, & de l’abus des liqueurs spiritueuses, on les observe souvent à la suite des grandes sueurs & de l’exposition aux ardeurs du soleil.

Les exanthèmes critiques entraînent toujours avec eux les plus grands dangers, sur-tout s’ils paroissent sur la fin des grandes & longues maladies ; ils sont encor plus dangereux & même pernicieux quand l’éruption se fait intérieurement sur la surface de quelque viscère essentiel à la vie : dans ce cas, si la fièvre ne se termine pas par le retour de la santé, ni par la mort, elle dégénère en une autre maladie.

Ils varient par la couleur, selon la différente nature de la matière morbifique ; ils sont rouges quand c’est un sang inflammatoire & épais qui engorge les vaisseaux de la peau, qui les produit ; ils sont jaunes, ou de couleur de la peau, quand la matière obstruante est un fluide séreux ou limphatique, qui pèche aussi par l’épaississement.

Le traitement des exanthèmes doit se rapporter aux causes qui les produisent ; les boissons rafraîchissantes, le repos, la tranquillité, seront plus que suffisantes pour guérir les accidentels ; mais les critiques demandent une méthode bien différente : il faut soutenir l’éruption par quelques légers diaphorétiques, sans néanmoins incendier le sang & les autres humeurs ; & s’opposer, autant qu’on le pourra, à la répercussion de l’humeur exanthémateuse dans l’intérieur. Si, malgré toutes les précautions les mieux ménagées, ce malheur arrivoit, les vésicatoires sont les meilleurs remèdes qu’on puisse employer avec quelque utilité ; on entrera dans un plus grand détail, lorsqu’on parlera de la rougeole, de la petite-vérole, & de la fièvre scarlatine. (Voyez ces trois articles). M. AME.


Exanthème. Médecine Vétérinaire. On entend ordinairement par ce mot, la sortie de quelque matière morbifique à la surface des tégumens des animaux, sous la forme de boutons.

Les maladies exanthématiques sont ordinairement épizootiques : (Voyez Épizootie) elles se manifestent constamment par une éruption de pustules à la peau : de ce genre sont la