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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/475

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garnir la pince, & en plaçant la main des tenailles plus bas que n’est cette même partie sur laquelle il frappe, elle reçoit un commencement d’ajusture ; il retourne ensuite le fer de dessous en dessus ; il prend l’autre branche avec les tenailles, & le fer posé sur la table de l’enclume, il frappe du ferretier à plat entre les deux rives, à commencer de la pince jusqu’à l’éponge, & ainsi successivement d’une branche à l’autre. Plus la main de la tenaille élève les éponges, plus le fer acquiert de concavité au moyen des coups du ferretier, qui doivent s’accorder parfaitement avec les mouvemens variés de cette main, & qu’il faut adresser, non sur la partie de ce même fer qui porte sur la table, mais sur les parties qui l’avoisinent, en observant de frapper toujours près à près sur chacune d’elles, & de manière que l’effet de tous les coups portés & dirigés ainsi, soit uniforme dans toute l’étendue de la branche ; après quoi, il bigorne l’une & l’autre branche ajustées, ainsi que la pince, sur l’un & l’autre bras de l’enclume, tous les coups de ferretier devant être adressés sur l’arête inférieure &c extérieure du fer, à l’effet de parer à ce que cette même arête ne perde l’aplomb de l’arête supérieure.

VI. De la différence du fer du cheval de celui du mulet. Nous appelons du nom de planche & de florentine, les fers qui sont particuliers aux mulets ; ils diffèrent de ceux du cheval, attendu la structure & la forme de leurs pieds : le vuide de ces fers est moins large pour l’ordinaire, les branches en sont plus longues & débordent communément le sabot ; il est encore pour les mulets de charrettes, des fers appelés assez communément dans les boutiques, fers quarrés.

Il seroit sans doute superflu & étranger à notre objet, d’entreprendre la description de nombre d’autres fers, tant anciens que modernes, proscrits par la saine pratique : nous entrerons seulement dans le détail des fers des bœufs, dans la section relative à la manière de ferrer les animaux, dans l’article ferrure. (Voyez Ferrure) M. T.


FER DE BÊCHE. Par les termes, épaisseur d’un fer de bêche, les jardiniers veulent dire travailler la terre à la profondeur de huit à dix pouces, & retourner la partie du dessus en dessous & ramener celle du dessous en dessus : opération qui s’exécute naturellement avec la bêche. (V. ce mot)


FERME ou Métairie. (Voyez les mots Bail à Ferme & Métairie).


FERMENTATION. MM. les chymistes de l’Académie de Dijon la définissent ainsi. C’est un mouvement intestin & spontané qui détruit l’organisation des corps & les dispose à de nouvelles combinaisons, d’où il résulte un autre composé & des propriétés toutes différentes. Cette définition s’applique à toutes les substances qui renferment dans elles une humidité suffisante ; car sans humidité & sans chaleur, il n’y a point de fermentation, & les corps restent inaltérables. Le grain des fromentacées, par exemple, une fois parfaitement sec, ne se décompose pas, à moins qu’il ne s’imprègne d’une nouvelle humidité ; il en est de même des herbes desséchées, des foins &c.

Je n’entrerai ici dans aucun détail sur les fermentations en général,