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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/541

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fortes variations dans l’atmosphère c’est un vin perdu & pourri. Si on le distille promptement, on en retire encore de l’eau-de-vie ; particularité remarquable qui distingue la fermentation putride de l’acéteuse.

La perte de l’air de combinaison est, à mon avis, la cause première de la décomposition des corps, lorsqu’ils tendent à la putridité, & l’absorption de l’air, la cause, ou du moins une des grandes causes de leur conversion en vinaigre ; je ne cesserai de répéter que cet air est le lien & le ciment qui réunit les parties constituantes les unes aux autres, les agglutine, les amalgame, leur donne de la consistance & les conserve. Les viandes, les fruits pourrissent à cause de la perte de cet air, & si on le leur rend, ils reviennent en grande partie du point dont ils sont partis. La belle expérience de M. Macbride en est une preuve décisive : il prit de la viande qui commençoit à se putréfier, l’odeur l’annonçoit déjà telle, & il la plaça sur une cuve en fermentation ; l’air fixe qui s’échappa de la cuve, en grande quantité, environna de toute part ce morceau de viande : lorsqu’elle en fut bien imprégnée, on la mit cuire, & elle fut trouvée bonne, sans goût, ni odeur de putridité.

Voilà deux exemples, l’un de la décomposition des corps par la perte de l’air fixe, & l’autre, pour ainsi dire, de sa recomposition par l’absorption de ce même air. Plusieurs expériences, souvent répétées, par MM. Macbride & Pringle, ne laissent plus aucun doute à ce sujet.

M. Champeau, chirurgien très distingué, a fait voir dans un de ses Mémoires, couronné par l’Académie de Chirurgie de Paris, que des compresses d’eau fortement imprégnées d’air fixe, ont suffi à la guérison de plusieurs vieux ulcères sanieux, & même gangréneux, sans addition d’aucun autre remède. Cette eau représentoit l’air de la cuve en fermentation, & l’ulcère gangréneux, la putridité de la viande. Combien de fois de l’eau simple, chargée d’air fixe, & donnée en lavemens, n’a-t-elle arrêté & fait disparoître les symptômes des fièvres putrides ! Je rapporte ces exemples, uniquement dans la vue de prouver que l’air fixe est le conservateur des corps, & qu’ils ne se putréfient qu’autant qu’il s’en échappe.


FERRURE. La ferrure est une action méthodique de la main sur le pied des animaux, en qui elle est praticable & nécessaire.

Cette opération consiste à parer ou à couper l’ongle, à y ajuster & à y fixer des fers convenables.


Plan du travail sur le mot Ferrure.


CHAPITRE PREMIER. Des objets de la Ferrure, des connoissances quelle exige, des principes qui doivent diriger le Maréchal,
page 528
Section Première. De l’objet de la Ferrure.
Sect. II. Des connoissances quelle exige de la part du Maréchal.
Sect. III. Des principes que le Maréchal ne doit point perdre de vue.
CHAP. II. De l’action de ferrer,
530
Section Première. Des considérations qui doivent précéder l’action de ferrer,
Sect. II. Manière de tenir les pieds du cheval.
Sect. III. Des chevaux difficiles à ferrer.
Sect. IV. Manière de déferrer & de parer À pied.