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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/558

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pieds de devant que de derrière. D’autres fois, les pieds de devant sont ferrés de deux pièces & en entier, tandis qu’on n’en met qu’une aux pieds de derrière. M. T.


FEU, Physique.


Plan du travail sur le mot Feu.


§. I. Nature du Feu ; systèmes sur son origine.

§. II. Propriétés & effets du Feu.

§. III, Manière de produire & d’entretenir le Feu.

§. IV. Feu central.

§. V. Feux follets.


§. I. Nature du Feu ; systèmes sur son origine.


I. Il est peu de principes dans le système du monde, aussi généralement répandu, & dont la nature soit aussi peu connue, que le feu ; le physicien, le chimiste & le philosophe qui étudient les êtres en grand, l’ayant considéré sous différens rapports, ont expliqué différemment & sa nature & son origine. Se retrouvant dans tous les corps, tantôt il semble en faire une partie constituante, tantôt il n’y paroit qu’agrégé & comme accessoire : dans d’autres, comme dans les substances inflammables, il semble en être le principe, cherchant perpétuellement à agir & à se développer ; tandis que dans quelques uns, comme la lumière, on diroit qu’il est sans énergie, & qu’il attend l’impression d’un mouvement particulier pour annoncer sa présence. Ces différens effets considérés isolément, ont dû faire naître nécessairement une foule de systèmes sur la nature de cet élément.

On peut les réduire à trois principaux. Le premier regarde le feu comme un élément propre, simple de sa nature, existant dans tous les corps, interposé entre leurs molécules, & attendant pour paroître que l’on vienne à briser les entraves qui le retiennent. Ainsi dans la pierre que l’on frappe avec le briquet, le choc fait sortir le feu qui étoit logé dans son intérieur. Ce système est le plus ancien & le plus commun.

Le second nie l’existence du feu proprement dit, & ne le regarde que comme l’effet d’un certain degré de mouvement imprimé aux molécules de la matière. Dans l’exemple de la pierre à fusil ; il n’y a point de feu ni dans la pierre ni dans l’acier ; mais le choc occasionne dans l’un & dans l’autre ce degré de mouvement nécessaire pour que les molécules de la matière s’embrâsent & passent à l’état de feu. Ce système ingénieux, & dont le développement peut être poussé très-loin, a trouvé un grand nombre de partisans. Le système qui enseigne que le feu n’est qu’une modification de la lumière, qui subit un mouvement plus rapide que son mouvement ordinaire, & qui communiquant ces excès de mouvement aux molécules de la matière qu’elle pénètre, produit le feu, rentre nécessairement dans le précédent.

Le troisième enfin, considérant le feu, non comme un élément, mais comme un mixte, lui donne pour base le phlogistique & l’air pur ou déphlogistiqué. (Voyez le mot Air) Pour entendre ce système si bien développé par M. Scheele, dans son Traité chimique de l’air & du feu, il faut considérer avec lui le phlogistique comme un élément, un principe parfaitement simple, qui par son affinité ou sa tendance à se combiner, peut passer ou être transmis d’un