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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/568

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gangrène, qu’à l’arrêter. Nous conseillons, au contraire, les lotions sur les boutons, avec une décoction de feuilles de rue & la seule huile de tabac, ou bien l’infusion d’absynthe saturée de sel ammoniac, & l’infusion de sabine & de sauge dans du bon vin, en observant de faire prendre intérieurement aux bêtes attaquées, pendant tout le cours de la maladie, des bols composés chacun d’une drachme de racine de gentiane pulvérisée, de demi-drachme de sel de nitre purifié, & de suffisante quantité de miel commun, pour incorporer le sel de nitre & la poudre de gentiane, & d’extirper le bouton inflammatoire, si l’on s’aperçoit qu’il tombe en gangrène.

Le cochon est aussi sujet à une maladie qui porte le même nom, & qui, loin de se manifester, comme dans la brebis, par un bouton douloureux & inflammatoire, s’annonce d’abord par une inquiétude, un dégoût, une nonchalance qui dure de cinq à six jours. Cet état devient plus sensible, à mesure que le mal fait des progrès ; enfin, la vacillation des jambes est plus marquée ; l’animal porte ses oreilles pendantes, a des alternatives de froid & de chaud, & a de la peine à soutenir sa tête. Ses oreilles de viennent froides. Cet état se décide ainsi du septième au huitième jour, avec un changement très-sensible dans la couleur de la langue, une haleine fétide & un écoulement par les naseaux, d’une morve épaisse, muqueuse, avec accompagnement d’une rougeur érysipélateuse point saillante, qu’on apperçoit très-sensiblement sous le ventre. C’est alors que l’animal pousse des cris extrêmement aigus. Cet état de phlogose se convertit bientôt en gangrène bien décidée, puisqu’il se manifeste par une couleur livide, & enfin bleuâtre ou violette.

Les saignées aux oreilles ou aux veines du ventre, sont indiquées dans cette maladie. Elles doivent être suivies de boissons fréquentes, d’une eau blanche faite avec la farine d’orge à laquelle on ajoute quelques gobelets de bon vinaigre. M. T.


Feu Sacré. (Voyez Érysipèle)


FÈVE, vulgairement nommée de marais, à Paris & dans ses environs, parce qu’on la sème dans des potagers qu’on désigne sous le nom de marais. Cette dénomination prise à la lettre, seroit funeste au cultivateur, s’il semoit ses fèves dans un sol trop humide & marécageux. M. Tournefort la classe dans la seconde section de la dixième classe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces irrégulières & en papillon, dont le pistil devient une gousse longue & à une seule loge. Il l’appelle faba rotundæ oblonga. M. von-Linné la nomme vicia faba, & la classe dans la diadelphie décandrie.

Fleur ou papillon, l’étendard ovale, l’onglet élargi, le sommet échancré avec une petite pointe, ses côtés recourbés ; il est blanc, légèrement teint de rouge ou de pourpre à sa base, marqué par des traits presque noirs ; les ailes d’un noir velouté, bordé de blanc, oblongues, presqu’en cœur, plus courtes que l’étendard ; la carène blanche, presque ronde, plus courte que les ailes ; son onglet divisé en deux ; au fond de la fleur est un nectaire. Les couleurs de la fleur varient beaucoup.

Fruit, légume coriace, arrondi, alongé, terminé en pointe, renfer-