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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/573

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porte fort peu ; il faut beaucoup de feuilles & de tiges pour multiplier l’humus ou terre végétale, par leur décomposition. (Voyez ce mot)

VI. De la fèverolle ou fève de cheval. La culture de cette fève ne diffère des précédentes, que parce qu’on la sème un peu plus tard : lorsque le grain est sec, on le donne aux chevaux. N’est-il pas plus avantageux de semer de l’avoine à cet usage ?

Des auteurs anglois blâment la méthode de France d’arracher toute la plante, parce que, disent-ils, en la coupant au pied, la racine reste dans la terre & forme un engrais. Je conviens de ce principe ; mais le peu d’engrais que fournira cette racine desséchée, n’équivaudra jamais à la soustraction de l’humus que la totalité de la plante se sera approprié dans le cours de sa végétation. Si on examine de bien près la terre qui environne cette racine, on la trouvera effritée, sans corps, sans lien ; ainsi, les fèves ne sont & ne forment un engrais, qu’autant que la totalité de la plante en vert est enfouie dans la terre. Si on la recouvre de terre, après sa dessiccation, le mal est moins grand, mais en séchant sur pied, elle a perdu la majeure partie de ses principes.

Les fèves desséchées, doivent être tenues dans un lieu bien sec, & souvent remuées. Sans ces précautions, elles s’échaufferont quand elles seront rassemblées en tas.

VII. Propriétés. Les fèves sont nourrissantes ; les estomacs délicats les digèrent difficilement ; réduites en farine & unies à l’eau ou au lait en consistance de cataplasme, elles favorisent la suppuration des tumeurs inflammatoires. Cette farine est mise au rang des quatre résolutives. On distille les fleurs unies à l’eau, & on s’en sert pour faire disparoître les taches de la peau. L’eau de rivière filtrée est aussi bonne, ou pour mieux dire, cette eau distillée est plus qu’inutile.


FEUILLAGE, Botanique. Ce mot, pris dans le sens des botanistes, désigne l’assemblage des branches & des tiges chargées de feuilles épanouies, de fleurs & de fruits, & dans ce sens il est très-générique, mais on l’entend encore souvent de la simple disposition des feuilles sur la tige, ou sur les rameaux. (Voyez le mot Feuille) Le feuillage considéré dans le dernier sens, est varié dans les différentes plantes ; par exemple, il est aplati dans l’orme & le tilleul, parce que leurs feuilles, en s’épanouissant, s’étendent de côté & d’autre sur le même plan ; il est rond ou cylindrique dans le pin, dont les feuilles s’étendent autour des branches ; il est croisé dans la plupart des branches qui ont leurs feuilles opposées, ce qui diffère essentiellement de la fougère. Le feuillage pris dans, le premier sens, & génétiquement, embrasse l’arbre tout entier & d’un seul coup d’œil, & alors on fait l’éloge d’un arbre à cause de son beau feuillage, comme d’un chêne, d’un châtaignier, &c. & on rejette celui qui en a un peu fourni. M. M.


FEUILLAISON, Botanique. On sait que toutes les plantes ne se développent pas à la fois, qu’elles ont besoin de différens degrés de chaleur pour germer, pousser & produire des feuilles, & c’est le temps de l’année où chaque espèce de plantes produit ses premières feuilles, que l’on nomme fleuraison. On voit facilement que le temps de la fleu-