Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/619

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

satisfaire à la seconde indication, & faire vomir le malade, en lui donnant le tartre émétique dissous dans trois onces d’eau commune ; pour l’ordinaire, quand ce remède a été aidé par beaucoup d’eau tiède, il produit les effets les plus avantageux & abrège infiniment la maladie.

Cette fièvre se termine plus promptement que la précédente, & c’est peut-être à raison de la violence de ses symptômes primitifs.

Les acides végétaux, les tisanes nitrées, les crèmes de riz, d’orge, très-claires, & légèrement acidulées avec le jus de citron, soulagent beaucoup les malades ; aussi convient-il d’insister beaucoup sur leur usage ; les purgatifs les plus appropriés, comme les tamarins, la crème de tartre & autres semblables, ne trouveront leur place que sur la fin, à moins que dans le principe, la matière putride ne fût trop abondante ; alors il faut les employer, pour aider à la nature qui se trouve, pour ainsi dire, accablée par une trop grande surcharge. Mais aussi, si l’on s’apperçoit qu’elle opère quelque effet salutaire, on respectera son travail, & bien loin de s’opposer à ce qu’elle fait, on se prêtera toujours à les vues bienfaisantes.

3°. On remontera les organes affoiblis, en permettant aux malades l’usage d’une légère infusion de kina, celui de la rôtie au vin avec quelque peu de sucre ; l’exercice ensuite est le moyen le plus propre à leur rétablir les forces.

III. On appelle fièvre intermittente, celle dont les accès ont des retours périodiques, entre lesquels on apperçoit des intervalles où à peine reconnoît-on une altération du pouls.

Cette fièvre se divise en quotidienne, tierce, quarte, double tierce, double quarte. Les anciens connoissoient des doubles quotidiennes, des triples tierces, de triples quartes, & ils les distinguoient par la correspondance des accès. On a beaucoup recherché dans tous les temps, les causes des retours périodiques des accès de fièvre. On n’a eu encore que des probabilités, qui sont cependant précieuses.

Quelques-uns les ont attribuées à l’influence du soleil & de la lune. Cette influence a paru chimérique à certains modernes, parce que les anciens avoient à ce sujet bâti une science purement imaginaire.

Mais, sans aller chercher si loin les causes des fièvres intermittentes, disons qu’elles ont leur siège dans le bas ventre, & principalement dans les organes digestifs, qu’elles sont causées par un empâtement des viscères, par une trop grande sensibilité de l’estomac, une âcreté de la bile, des restes d’une mauvaise digestion, des vers contenus dans les premières voies.

Les urines sont rouges, ténues, enflammées dans la chaleur de l’accès, & dans le déclin elles deviennent épaisses, & déposent un sédiment briqueté. Cela vient de ce que les reins dans un état de spasme ne laissent passer que la partie la plus fluide, & la plus tenue, & retiennent les parties terreuses, qu’ils laissent échapper au moment de la détente générale. Le malade ne jouit pas dans l’intermission d’une santé parfaite. Son pouls pour l’ordinaire est plus fréquent que le naturel, & quelquefois plus lent, mais toujours plus foible. Les urines sont le plus