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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/80

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dangereuses ; de se trouver partout, de pouvoir par conséquent les réunir dans un même lieu, les ordonner dans tous les temps ; d’y rassembler tous les moyens auxiliaires, comme bains, douches, étuves, boues, &c. &c. »

C’est ces principes qui nous ont engagé à donner la manière d’imiter les principales eaux minérales. Nous les classerons tout simplement par ordre alphabétique, il sera plus facile de les retrouver.

Comme un très-grand nombre d’eaux minérales contiennent de l’air fixe, il est essentiel de connoître un moyen simple & facile de pouvoir en imprégner une certaine quantité d’eau. Voici un appareil très-commode décrit par M. Duchanoy. (Voyez Planche du mot Épine.) Il est composé d’un réservoir 1, Fig. 1, d’un bocal 2, d’un flacon 3, & d’un tube de communication 4. Le réservoir peut être en bois doublé de plomb, & de la capacité qu’on voudra. On peut même se servir de tout autre vaisseau de bois. La moitié de ce réservoir est recouverte par une tablette S, d’un demi-pouce d’épaisseur, & solidement fixée, de façon que lorsque le réservoir est plein d’eau, la tablette est environ de deux pouces au-dessous de l’eau. Elle porte une échancrure 6 de deux pouces de long, sur six lignes de large, & près du bord du réservoir. Le bocal 2 est plus ou moins grand à volonté, il faut seulement que son embouchure y soit assez évasée, pour qu’il puisse se tenir seul, étant renversé. C’est dans ce vase qu’on minéralise l’eau. Le flacon 3 sert à recevoir les matières qui doivent fournir l’air fixe ; il a une ouverture 8, dont nous indiquerons l’usage. Son goulot se ferme avec un bouchon 9, à travers lequel passe le tube de communication. Ce tube est recourbé, comme on le voit dans la Figure ; ou comme un S. L’un des bouts traverse le bouchon, & l’autre 10 s’insinue dans le bocal 2.

On remplit le grand réservoir d’eau, de façon qu’elle surpasse la tablette 3 ; on place sur cette tablette le bocal 2, renversé & exactement plein d’eau, de façon que son orifice repose sur l’échancrure G de la tablette. On le remplit ainsi exactement en le plongeant dans le réservoir, le relevant ensuite par le cul, & le faisant couler sur la tablette, de façon que l’orifice du bocal ne quitte pas l’eau. On place le flacon sur un support 11 à côté du grand réservoir, vis-à-vis l’échancrure de la tablette. On établit le tube de communication entre le flacon, & le bocal 2, de façon que l’extrémité 10 passe dans l’orifice du bocal 2. On enfonce bien le bouchon, & on lute bien le goulot du flacon, afin que l’air ne puisse pas s'échapper par-là. Il faut avoir soin de mettre auparavant dans ce flacon de la craie ou du marbre pilé, environ deux ou trois travers de doigt de hauteur. Tout étant ainsi disposé, on verse de l’acide vitriolique étendu dans de l’eau, par l’ouverture 8, que l’on referme aussitôt après avec un bouchon ou de la cire verte. L’acide attaque la craie, en dégage l’air fixe, qui, s'échappant par le tube de communication, va se rendre dans le bocal 2, & fait descendre l’eau à proportion. Quand le bocal est rempli d’air fixe au tiers ou au quart, on le bouche bien sous l’eau