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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/91

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au poitrail, à l’encolure ; des dartres, la gale, le roux-vieux ; les urines deviennent troubles, blanchâtres, abondantes ; il survient des diarrhées colliquatives, &c. ce qui est alors fort heureux, ou l’humeur se porte à l’intérieur & occasionne des ravages qui conduisent plus ou moins promptement l’animal à la mort, tels que des épanchemens dans le ventre & dans la poitrine, la fourbure, la paralysie de l’arrière-main, la purulence des urines, des tranchées violentes & inflammatoires, des obstructions & des abscès dans les glandes mésentériques, dans les reins, la rate, le foie, les poumons, des péripneumonies, des flux par les naseaux d’une matière plus ou moins épaisse, diversement colorée, mais le plus souvent jaunâtre, des angines, des toux chroniques qui donnent naissance à la pousse, des dégoûts, la fièvre lente, le marasme & très-souvent le farcin & la morve.

Les causes de cette maladie sont internes & externes ; on doit placer parmi les premières les dispositions dues à la nature des pays où les chevaux ont pris naissance, & à leurs formes primitives. Ainsi les hollandois, les flamands, les picards, les normands, les bretons, les comtois y sont plus disposés que les autres. En général, tous ceux dont les jambes sont grosses, chargées de poils, dont le tempérament est lâche & mol, de quelque pays qu’ils soient y sont très-sujets ; les autres causes internes sont très-communément encore une gourme mal-jettée, des maladies inflammatoires mal traitées, le reflux du lait dans le sang après la mort du poulain ou sa séparation d’avec sa mère ; une mauvaise, nourriture prise dans des terreins marécageux, l’excès du travail qui appauvrit le sang & fait engorger les jambes, l’usage longtemps continué des sudorifiques & des remèdes échauffans, les superpurgations, les saignées fréquentes qui produisent le même effet, l’obésité, le défaut d’exercice qui facilite l’accumulation & la stagnation des humeurs dans les parties inférieures, des boutons ou des cordes de farcin sur ces parties &c. &c.

Les causes externes sont plus multipliées & plus fréquentes ; on doit mettre au premier rang l’arrêt de la transpiration & tout ce qui peut y donner lieu, tels que la vicissitude & l’intempérie des saisons, le passage subit d’un air chaud à un air froid, le séjour, pendant la nuit sur-tout, dans la neige, l’humidité & la pluie, le lavage des jambes avec l’eau froide à la rentrée du travail, lorsque les animaux sont en sueur : nous placerons ensuite la mal-propreté, les mauvais soins, le long séjour dans des écuries humides, dont l’air est stagnant, telles que celles pratiquées dans des caves fermées trop exactement, où les animaux sont entassés les uns sur les autres, où l’on laisse séjourner l’urine & le fumier ; la marche dans des boues âcres & corrosives, le séjour de ces boues entre les poils & sur les jambes, la coupe de ces poils pendant l’hiver, ce qui non-seulement laisse la peau à nu, mais fait encore l’effet d’une brosse dans les plis du paturon lors de la flexion ; irrite la peau & l’excorie ; les enchevêtrures, les atteintes, la mauvaise application du feu, celle des vésicatoires dans le paturon, nécessaire quelquefois