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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/94

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crocus metallorum, à la dose d’une once le matin, dans le son humecté ; si l’animal le refuse, faites-lui manger dans le miel. Reste-t-il après la guérison des croûtes dans quelques endroits, ou une poussière farineuse ; ce qui est rare quand on a tenu les parties propres, faites de légères frictions avec le cérat de saturne ou le nutritum.

Y a-t-il des crevasses larges & profondes au-dessus du boulet ou dans les plis du paturon ? pansez-les avec le digestif animé pendant quelques jours ; ensuite avec la teinture d’aloès & les étoupes lèches. Comme il faut alors envelopper l’extrémité, imbibez des compresses de la liqueur dont vous ferez usage ; elles seront maintenues par le bandage. Dans ce cas il faut ménager l’exercice, ne le faire faire qu’au pas, donner même, s’il est possible, quelques jours de repos, parce que la flexion & l’extension répétées s’opposent à la réunion des plaies faites en travers : frottez les bords, s’ils sont durs, avec la pommade de mercure, & sur la fin avec le cérat de saturne.

Existe-t-il des poireaux considérables qui souvent gênent la flexion du pied ? faites reposer l’animal quelques jours, emportez-les avec le bistouri, touchez la racine avec le beurre d’antimoine ou la dissolution mercurielle ; l’escarre tombée, pansez l’ulcère qui lui succède comme celui des crevasses, employez ce traitement, sur-tout si la base est étroite ; mais sont-ils à base large, ou faut-il que l’animal travaille, contentez-vous de les toucher avec la dissolution ci-dessus ou celle de sublimé corrosif ou d’arsenic, qui alors seront plus fortes ; répétez cette manœuvre chaque fois que l’escarre tombera, ils se détruiront peu à peu : cette dernière méthode est beaucoup plus longue que l’autre, & jamais aussi efficace.

L’humeur a-t-elle ramolli le tissu de la corne des talons & de la fourchette, au point de faire craindre le sic ou crapaud ? faites déferrer l’animal, abattez les quartiers & les talons, mettez un fer court ou à lunette, de façon que la fourchette porte à terre en marchant ; employez du reste les astringens indiqués, l’ægyptiac seul suffit souvent.

Quel que soit le traitement que vous suiviez, s’il survient inopinément une forte claudication, un engorgement plus ou moins douloureux, si vous apercevez, en un mot, que l’animal est malade, soit par le dégoût, le frisson, &c. ce qui peut être occasionné, malgré les précautions prises, par la rentrée d’une partie de l’humeur dans la masse, suspendez sur le champ les remèdes, & faites usage des adoucissans & des émolliens jusqu’à ce que les accidens soient cessés ; appliquez même les vésicatoires pour rappeler l’humeur dévoyée, si le cas paroît l’exiger ; revenez ensuite à ceux que vous aviez abandonnés ; mais faites-en usage plus prudemment, ou si vous craignez une seconde rechute, contentez-vous du traitement palliatif ; traitez du reste la maladie qui s’annonce selon la cause qui l’a occasionnée & les symptômes qu’elle présente, (Voy.. Métastase, Tumeurs critiques, &c.)

La cause interne qui donne lieu aux eaux est-elle susceptible de guérison ? n’entreprenez la cure de celles-ci, qu’après avoir préalablement