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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/258

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Elle est représentée ouverte en A, afin de faire voir l’arrangement des huit étamines. Le pistil B, est placé au centre de la corolle, qui est découpée en quatre parties ovales & aiguës.

Fruit. C. Baie obronde, à une seule loge, renfermant une seule semence ovale & charnue.

Feuilles. Adhérentes aux tiges, épaisses, en forme de lance, grasses, lisses & luisantes.

Racine. Ligneuse & fibreuse.

Port. Arbrisseau toujours verd, qui s’élève à la hauteur de dix-huit à vingt-quatre pouces ; les fleurs naissent en grappe des aisselles des feuilles ; les feuilles sont éparses, rassemblées au sommet, & toujours vertes.

Lieu. Les montagnes, à l’ombre dans les forêts ; fleurit en mai & en juin, & la fleur est d’un verd-terne.

Lauréole femelle, ou Mesereum, ou Bois gentil. (Voyez planche V, page 225, n° 2.) Thymelca folio deciduo. Tourn. Daphne mesereum. Linn.

Fleur & fruit. Les mêmes caractères que les précédens. En D la corolle est représentée ouverte. E fait voir la différence qui se trouve dans le pistil. F représente le fruit, & G le fruit coupé transversalement.

Feuilles. Plus petites, plus molles, moins luisantes.

Port. Arbrisseau à tiges brunes, en quoi elles diffèrent des précédentes qui sont vertes ; pliantes, cylindriques, hautes de deux à trois coudées, dont les feuilles tombent à l’entrée de l’hiver. Il a une double écorce, l’extérieure verse & l’intérieure blanche. Les fleurs sont rouges, adhérentes aux tiges, rassemblées trois à trois.

Lieu. Les Alpes, les Pyrennées, les montagnes élevées de l’intérieur du royaume.

Lauréole-Garou, ou Trintanelle. Thymelca foliis lini. Tourn. Daphne gnidium. Lin. Il diffère des précédens par le grand nombre de tiges qui s’élèvent de ses racines, hautes d’un à trois pieds, droites, seulement garnies de rameaux au sommer ; l’écorce des tiges est brune ; les feuilles sont linéaires, en forme de lance aiguë, étroites à leur base ; les fleurs naissent au sommet des tiges, au lieu que dans les espèces précédentes, elles naissent des aisselles ; les fleurs sont d’un blanc couleur de cire, auxquelles succèdent des baies d’un joli rouge.

Il y a plusieurs autres espèces de lauréole que je ne décrirai pas, parce que cet ouvrage n’est pas un dictionnaire de botanique ; d’ailleurs, les trois espèces indiquées suffisent pour l’agrément & pour l’utilité.

Cette plante est très-multipliée dans les terreins incultes de nos provinces du midi : mêlée avec les autres broussailles, on s’en sert pour chauffer les fours.

Propriétés d’agrément. La lauréole mâle, quoique petit arbuste, mérite de tenir une place sur le devant, dans les bosquets toujours verts : on peut même en faire des bordures. Le temps d’en faire des plantations est fixé par la chute des graines ; mais il est plus sûr de les semer tout de suite dans une terre légère, ombragée par de grands arbres. À la seconde, ou à la troisième année, suivant leur force,