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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/265

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Laurier-alexandrin. (Voyez Houx)


Laurier-Thin. Von-Linné le classe dans la pentandrie trigynie, & le nomme Viburnum Tinus. Tournefort le place dans la sixième section de la vingtième classe des arbres à fleur d’une seule pièce, dont le calice devient une baie : & il l’appelle Tinus Prior.

Fleur. En rosette, à cinq découpures obtuses ; le calice petit & à cinq dentelures ; cinq étamines, trois pistils, quelques fleurs stériles, les autres hermaphrodites.

Fruit. Petites baies, arrondies, d’un noir bleuâtre, luisantes, renfermant une seule semence, osseuse, applatie, obronde, en forme de cœur.

Feuilles. Simples, calicées, ovales, fermes, terminées en pointes dures, toujours vertes, luisantes, d’un vert brun.

Racine. Ligneuse, rameuse, très fibreuse.

Port. Arbrisseau dans les provinces du nord, mais qui s’élève à dix à douze pieds dans celles du midi. Il jette beaucoup de drageons par les racines. Son écorce est lisse, blanchâtre ; celle des jeunes pieds, rougeâtre. Les fleurs disposées au haut des tiges en espèce de grappes, rouges avant leur épanouissement, blanches lorsqu’elles sont épanouies ; les feuilles opposées. Il fleurit en hiver & en été.

Lieu. Originaire d’Espagne, d’Italie, cultivé dans les jardins.

Propriétés. Cet arbrisseau est peu employé en médecine, quoique ses baies soient très purgatives.

Culture. On compte plusieurs variétés, l’une à feuilles alongées & veinées, & à fleurs purpurines ; l’autre à feuilles panachées de blanc, ou panachées de jaune, enfin un laurier-thin, nain, à petites feuilles.

Cet arbuste, comme le précédent, pourroit être acclimaté dans nos provinces du nord, par des semis réitérés, & avec les mêmes précautions. On le multiplie par marcottes, & sur-tout par ses drageons. Dans celle du midi du Royaume, on le cultive en pleine terre ; on en forme de très-jolies palissades, des tonnelles très-agréables. Si sur trente années il y en a une où la rigueur du froid fait périr ses tiges, en moins de deux à trois ans le mal est réparé par les nouvelles qu’il pousse de ses racines. Si on le cultive dans des pots, il souffre la taille comme l’oranger. Il figure très-bien dans les bosquets toujours verts.


Laurier-Tulipier. (Voyez ce mot)


LÉGUME. Proprement dit, est, la graine des fleurs en papillon ; tels sont les pois, les fèves, les haricots ; d’où est venue la dénomination de plantes légumineuses. Ces graines sont renfermées entre deux battans ou cloisons, qui forment la gousse à laquelle les graines tiennent par un cordon ombilical. À Paris & dans ses environs, on a généralisé l’idée attachée à ce mot légume, & on lui a donne une extension sur toutes les plantes d’un potager, de sorte qu’un melon, un chou, un potiron, une asperge, sont appellés mal-à propos légumes ; ce qui fait une confusion dans les idées. Ce nom ne devroit être consacré qu’aux plantes vraiment légumineuses. Il est inutile d’entrer ici