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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/40

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labour est le second dans les terres légères & sèches qu’on a dû labourer avant l’hiver, & le premier dans les terres froides, qu’on n’a pas dû au contraire ouvrir avant l’hiver, & qui ne sont même pas assez ressuyées encore pour les labourer dans ce temps-ci ; si elles sont boueuses, on attend en mars, en avril ou en mai, quand les fruits sont noués.

Ou fume en même temps les terres légères avec du bon fumier de vache bien consommé, & les terres froides avec du fumier de cheval.

On plante la vigne en février & en mars. Les coteaux, la terre légère & caillouteuse lui conviennent.

Mars.

On continue de planter les arbres, & de faire les labours avant que la fleur paroisse ;[1] on met une douve ou petite planchette au devant des pêchers qu’on a plantés pour garantir les bourgeons qu’ils pousseront, des gelées & du grésil.

Les taupes coupent quelquefois les racines des arbres ; elles tracent & remuent beaucoup de terre dans ce temps ci ; on doit leur rendre des pièges. (Voyez le mot Taupe.)

On commence, selon l’ancienne coutume, ou l’on continue de tailler la vigne, si on a commencé à la mi-février, ce qu’on a pu faire sans risque de la tailler trop tôt.[2]

On plante les groseillers de boutures à mesure qu’on taille, & les framboisiers de plant enraciné.

On plante des mûriers, des grenadiers de plant enraciné, des cognassiers de boutures & de plant enraciné, des noisetiers de plant enraciné,[3] des figuiers de boutures, de marcotes, de plant enraciné.

C’est encore le tems de planter des pépinières de châtaignes, de noix, d’amandes, & autres noyaux, si on ne l’a pas fait dans les mois précédens.

On continue jusqu’à la fin de ce mois tous ces ouvrages ; il faut donner un labour aux osiers, pour détruire les herbes.

Il est encore temps de semer des pépins d’orange sur couches, ou dans des pots qu’on enfouit successivement dans plusieurs couches chaudes, pour les avancer : on marcote aussi des branches.

Si vous voulez avoir des câpriers, vous en sèmerez ou planterez dans les crevasses & trous des murs.

Les grandes gelées étant passées, on découvre les figuiers qu’on avoit couchés dans terre en décembre, & ceux des espaliers qu’on avoit empaillés.[4]

C’est le meilleur temps pour ôter la mousse des arbres, après quelques pluies, à la fin de l’hiver, parce qu’elle ne se reproduit point pendant la sécheresse & les chaleurs de l’été, & se trouve détruite pour cinq ou six ans ;[5] mais quand on l’ôte

  1. C’est trop tard pour les provinces du midi.
  2. Dès que le bois est mûr, on peut la tailler. (Voyez note 1, page 19.) Dans les provinces du midi elle commence à pleurer à cette époque, & dans ce cas la taille est pernicieuse.
  3. C’est trop tard. (Voyez les notes précédentes.)
  4. Double méthode plus qu’inutile dans les provinces du midi.
  5. Si les arbres sont plantés dans un bas fond, si le sol est naturellement humide, elle reparoît beaucoup plus vite ; j’en ai la preuve.