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casionner des plétores humorales & sanguines. Mais, encore une fois, c’est à l’expérience & à l’observation qu’il appartient de prononcer. Tout ce qu’il y a de bien constaté ; c’est qu’en parcourant les campagnes de plusieurs de nos provinces, on voit que leurs habitans, qui vivent de maïs, sont portés à donner la préférence à ce grain, lors même qu’ils en ont d’autres & que leur vigueur & leur population suffisent pour attester la salubrité de cette nourriture.


MAINS ou VRILLES. (Bot.) Ce sont ces filets herbacés, dont quelques tiges de plantes sont pourvues pour pouvoir s’accrocher aux corps qui les avoisinent. La vigne, les pois, &c. ont des mains. (Voyez le mot Vrilles) M. M.


MAL D’ANE. Médecine Vétérinaire. C’est une maladie semblable aux peignes, (Voyez ce mot) qui se manifeste par de petites crevasses autour de la couronne de l’âne & du cheval. L’animal boite continuellement ; la démangeaison qui a lieu presque toujours dans cette partie, l’incite à y porter la dent, ce qui lui occasionne quelquefois non-seulement un dégoût, mais une espèce de dartre & des ulcères à la langue & aux autres parties de la bouche. (Voyez Dartre ; & quant au traitement de la maladie dont il s’agit, consultez les mots Arrête ou Queue de rate, Cravasse, Eaux aux jambes, Peignes, &c.) M. T.


MAL DE CERF. Médecine Vétérinaire. Le cheval qui est atteint de cette maladie éprouve une tension spasmodique dans les muscles de la mâchoire postérieure, dans ceux des yeux, des oreilles, dans ceux de l’encolure du corps, de la croupe, de la queue, & dans ceux des extrémités. Ce spasme n’est pas toujours général, il se borne quelquefois aux muscles de la mâchoire postérieure ; pour lors on le nomme tic de l’ours ; d’autres fois il saisit les muscles du globe de l’œil, alors on lui donne le nom de strabisme. (Voyez ces mots)

Les signes qui caractérisent le mal de cerf, ou le spasme qui attaque généralement toutes les parties qui composent le cheval, s’annoncent par une roideur qui s’empare tout-à-coup des muscles du corps, & serre si fortement les mâchoires de cet animal, qu’il n’est presque pas possible de les ouvrir. Il élève d’abord sa tête & son nez vers le râtelier, ses oreilles sont droites, sa queue est retroussée, son regard est empressé comme celui d’un cheval qui a faim, & auquel on donne du foin ; l’encolure est si roide, qu’à peine peut-on la mouvoir ; s’il vit quelques jours dans cet état, il s’élève des nœuds sur les parties tendineuses, tous les muscles de l’avant-main & de l’arrière-main éprouvent un spasme si violent, qu’on diroit, en voyant les jambes du cheval ouvertes & écartées, que ses pieds sont cloués au pavé ; sa peau est si fortement collée sur toutes les parties de son corps, qu’il n’est presque pas possible de la pincer ; les muscles de ses yeux sont si tendus, que si on ne regardoit qu’à l’immobilité de ces organes, on croiroit que l’animal est mort : mais il ronfle & il éternue souvent, ses flancs sont fort agités, sa respiration est très-pénible.

Quant à l’évènement de cette ma-