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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/601

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du chevalier Von Linné, nommé singénésie ; cette classe renferme les fleurs formées de l’agrégation de plusieurs petites fleurs. Considérant cette agrégation comme la réunion de plusieurs familles, plusieurs noces, il lui donna le nom caractéristique de polygamie. En considérant ensuite la position des fleurs mâles & des fleurs femelles dans cette polygamie, il donna le nom de monogamie à celles qui sans être composées de fleurons, ont leur étamines réunies en cylindre par leurs anthères, comme la violette. M M.


MONOPÉTALE. (Bot.) se dit d’une fleur, ou plutôt d’une corolle, qui est d’une seule pièce, & dont les divisions si elle en a, ne vont pas jusqu’à l’onglet. (Voyez au mot Fleur, le dessein d’une corolle monopétale.) MM.


MONOPHILE. (Bot.) se dit d’une partie de fleurs qui est d’une seule pièce, qui n’est point divisée, ou dont les divisions ne vont pas jusqu’à la base ; il y a des calices, des collerettes, des périanthes, des vrilles monophiles. (Voyez ces mots) MM.


MONSTRE. MONSTRUOSITÉ. Physiologie Animale Et Végétale.

Plan du Travail.

Sect. I. Coup-d’œil général sur les monstres.
Sect. II. Des monstres végétaux.
Sect. III. Exemples de monstruosités végétales.
1°. Monstruosités de tiges.
2°. Monstruosités de feuilles.
3°. Monstruosités de fleurs.
4°. Monstruosités de fruits.
Sect. IV. Causes des monstruosités.

Section Première.

Coup-d’œil général sur les Monstres.

Étudier les végétaux, suivre de près leurs développemens & leur croissance, c’est parcourir une carrière féconde en phénomènes plus ou moins intéressans. Si la régularité des formes plaît & satisfait nos yeux, les variétés & les écarts doivent nous intéresser encore davantage ; ce qui s’éloigne des loix communes de la nature, ce qui paroît être, je ne dis pas une simple exception, mais même une opposition formelle, demande de nous une attention particulière, une étude sérieuse ; trop heureux si une explication simple & naturelle vient nous satisfaire & détailler à notre esprit la marche que la nature a suivie dans la production qui fait le sujet de notre étonnement. Les monstruosités végétales beaucoup plus abondantes qu’on ne l’imagine, seront long temps un objet de méditation pour le philosophe, tandis qu’elles ne présentent qu’un objet de dédain & de mépris à l’homme indifférent, qui ne demande que des beautés & des jouissances. Les monstruosités animales, toujours hideuses, toujours révoltantes, affligent un cœur sensible. L’anatomiste voit avec douleur sa production, parce qu’il songe sans cesse que la mère qui l’a mis au jour, a d’autant plus souffert que le monstre est plus singulier ; que l’individu qui a été ainsi vicié dans sa conformation, devoit être un homme ou un animal sain & parfait, & que la mort de l’un & de l’autre accompagnoit trop souvent un accouchement pénible & monstrueux. C’est d’après ce sentiment,