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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/682

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Cette dernière méthode est très bonne, lorsque la huche est de bout, c’est-à-dire, lorsque les bluteaux sont sur la même ligne que l’arbre du moulin. Mais si la huche est de plat, c’est-à-dire, si elle est posée en sens contraire de l’arbre du moulin, de manière qu’elle coupe l’arbre du moulin à angles droits, alors on pourra faire engrener une petite lanterne ou un petit hérisson dans les dents du grand rouet ; cette lanterne ou hérisson fera tourner à l’autre bout une poulie qui, par le moyen d’une chaîne ou d’une corde, ira prendre l’autre poulie adaptée à l’arbre de la bluterie cylindrique, pour lui communiquer le même mouvement. On sent que ces poulies doivent être proportionnées à la force des moulins, c’est-à-dire, que lorsqu’un moulin va fort, il faut que la poulie soit plus grande pour ralentir son mouvement : si le moulin est inférieur en force, il faut que la poulie soit plus petite, pour multiplier le mouvement. En un mot, il faut donner aux poulies le diamètre nécessaire pour que les bluteries fassent à-peu-près vingt-cinq tours par minute.

Il faut des pages entières pour décrire des machines qui sont si simples, que la seule inspection les feroit comprendre dans un clin d’œil. J’ai tâché d’y suppléer en définissant tous les termes, afin de donner de la clarté aux expressions, & de les rendre à portée d’être facilement entendues, sur-tout si l’on veut prendre la peine de conférer les explications avec les gravures.

§. IV. Des bluteaux, &c.

Après l’examen des pièces qui donnent le mouvement au blutage, vient celui de l’arrangement intérieur d’une bonne bluterie ; il faut une huche 5, Planche XVIII, de sept à huit pieds de longueur, & de trois à quatre pieds de largeur, avec un bluteau à trois grands lés d’étamine, ou à quatre petits lés, ce qui produit le même effet.

Vers le haut de cette huche, on place unpalonnier 4, Planche XVIII, Part. 2. supporté par des accouples de fer ou de cuivre, & même de corde, qui tiennent à la huche & au palonnier. Ce palonnier qui sert à soutenir la corde du bluteau, est un morceau de bois blanc bien sec & bien léger, d’environ quatre pouces de largeur ; il doit déborder le bluteau aux deux bouts, tant à cause des accouples qui le soutiennent par des cordons, que des passements qui font le tour du palonnier.

Les passements sont la partie du cordeau qui soutient le bluteau, renforcée d’une longe de cuir de Hongrie, qui doit aller le long du bluteau & soutenir les attaches de cuir qui tiennent à la baguette : la dernière attache du bluteau doit être au bout de la baguette, & l’autre à environ quinze pouces de distance. Il est à propos que la longe de cuir ait déjà servi, afin qu’elle s’alonge moins ayant fait son effet. Il est bon de réduire le palonnier à un pouce d’épaisseur entre les deux passements, parce que plus il sera léger, & mieux le bluteau tamisera ; il suffit qu’il ait de la force aux accouples & sous les passements.

On ne doit point mettre de passement de l’autre côté des attaches, à moins que ce ne soit un moulin très-forcé ; car quand le bluteau est ferme d’un passement des deux côtés, sou-