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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/101

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qui n’en forment qu’un par leur réunion.

Fruit ; G, capsule à cinq loges & à dix valves, qui s’ouvrent par le haut, surmontées chacune d’une corne, renfermant des semences, I, ovoïdes, pointues, noires & anguleuses.

Feuilles, presque velues, découpées en petits filamens.

Racine, fibreuse, petite, blanchâtre.

Lieu, les champs ; la plante est annuelle & fleurit en juin & en juillet.

Port ; de quelques pouces de hauteur dans les champs, de plus d’un pied, lorsque la plante est cultivée ; ses tiges sont grêles, quelquefois rameuses ; les fleurs naissent au sommet ; & les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Propriétés. On l’a nommée toute-épice, à cause de l’odeur douce & aromatique de ses semences, & de leur saveur âcre. Elles peuvent, en quelque manière, suppléer les épices de l’Inde, au moins pour les habitans de la campagne ;

Barbiche, Barbe De Capucin. Par rapport à la forme de fil des étamines de la fleur, on les regarde comme diurétiques, incisives, antispasmodiques & résolutives. Elles sont indiquées dans la toux catarreuse & l’asthme pituiteux ; elles augmentent le cours des urines, rétablissent le flux menstruel suspendu par impression des corps froids.

Usage ; la dose des semences pulvérisées, est depuis 15 grains jusqu’à deux drachmes, incorporées avec un sirop, ou délayées dans quatre onces d’eau : la dose, pour les animaux, est de demi-once mêlée avec du miel.

Cette plante si basse dans les champs, sert à l’ornement des jardins d’été, lorsqu’elle est bien cultivée. La forme singulière de sa fleur, sa couleur bleue tirant un peu sur le vert, quelquefois blanche, la fait distinguer. On sème sa graine, dès qu’on ne craint plus les gelées tardives de l’hiver, chacun suivant le climat qu’il habite. On peut replanter, mais il vaut mieux semer en place ; il faut cependant convenir que cette espèce n’est pas aussi agréable à la vue, que celle appelée par von-Linné nigella damascena, dont toutes les parties sont plus grandes, & dont les fleurs sont environnées d’une enveloppe feuillée : & on doit préférer celle-ci à l’autre, pour les jardins.


NIELLE. (Maladie des grains) Quelques écrivains regardent la nielle comme une maladie différente du charbon : la nielle, disent-ils, ne laisse à l’épi, que le filet ou axe, auquel les grains étoient auparavant attachés, tandis que dans le charbon, le grain reste attaché à l’axe, il conserve sa forme, & reste rempli, au lieu de farine, d’une matière noire & pulvérulente : quoiqu’il en soit de cette distinction, cette maladie du blé, de l’orge, de l’avoine &c. reconnoît le même principe ; & peut-être n’auroit-on pas fait cette distinction, si l’on avoit suivi l’épi depuis son développement. N’auroit-on pas vu, à sa première époque, le grain déjà formé & charbonné ? ne l’auroit-on pas encore vu dans le même état, plusieurs semaines après ? S’il tombe ensuite, s’il se sépare de son axe, cette séparation n’est-elle pas encore due à sa parfaite dessic-