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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/142

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succombe accablé sous le poids de la graisse.

Les causes de l’obésité sont 1°. le repos continuel auquel on assujettit l’animal ; 2°. les plantes & les semences abondantes en mucilage qu’on lui prodigue, les bouviers & les valets s’imaginant que plus l’animal est gras, mieux il se porte. Cette erreur, dit M. Vitet, prend sa source dans l’intérêt même, puisque ces animaux augmentent de prix en raison de leur embonpoint, sur-tout le bœuf, le mouton & le porc.

Mais en considérant attentivement avec quelle difficulté les fonctions musculaires & vitales s’exercent dans cet état, pourra-t-on s’empêcher de blâmer les palefreniers & les bouviers qui n’épargnent rien pour engraisser le bœuf & le cheval, surtout lorsqu’ils sont destinés au travail ? La force & l’agilité, qualités essentielles à ces deux animaux, sauroient-elles exister avec cet excès de graisse ? ne vaudroit-il pas mieux leur faire tenir un juste milieu entre la maigreur & l’embonpoint ? Ne seroient-ils point alors plus à même de rendre service, & moins exposés à des maladies dangereuses, & souvent mortelles ?

Traitement. Un animal quelconque est-il prêt à succomber sous le poids de la graisse, retranchez insensiblement les plantes abondantes en mucilage, & substituez au foin & à l’avoine, la paille & le son. Les premiers jours, faites-le promener tranquillement une heure le matin, autant le soir ; ensuite, augmentez tous les jours le temps & les difficultés de l’exercice ; envoyez le bœuf & le mouton pâturer une partie du jour dans des terrains arides ; ne laissez point séjourner long-temps le cheval dans l’écurie ; ces moyens, quoique simples, entraîneront la graisse surabondante par les selles, diminueront l’embonpoint, sans qu’il soit utile de recourir aux purgatifs violens, toujours dangereux dans ce cas, en ce qu’il exposeroient l’animal à mourir. M. T.


OBIER, ou BOIS IMPARFAIT. (Voyez Aubier)

Obier. Tournefort le place dans la sixième section de la vingtième classe des arbres à fleurs d’une seule pièce, dont le calice devient une baie, & il l’appelle opulus Ruellii, von-Linné le classe dans la pentandrie trigynie, & le nomme viburnum opulus.

Fleur, d’une seule pièce en rejeton, divisée en cinq découpures obtuses ; le calice petit, à cinq dentelures ; cinq étamines, trois pistils ; quelques fleurs stériles, les autres hermaphrodites.

Fruit. Baie arrondie à une seule loge, renfermant une seule semence osseuse, applatie, obronde, en forme de cœur.

Feuilles, portées par des pétioles, découpées en lobes, nerveuses en dessous, sillonnées en dessus.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port. Arbrisseau dont la tige est droite ; l’écorce des jeunes tiges lisse, blanche ; les fleurs blanches disposées au sommet en fausses ombelles ; celles de la circonférence, stériles ; les baies rouges, les feuilles opposées avec des glandes sur leur pétiole.

Lieu. Les bords des prés humides, des fossés, des bois, sur les montagnes