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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/178

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velours de la fleur ; La première a une variété qu’on peut appeler naine, parce qu’elle reste constamment plus basse, & ses fleurs sont toujours très-petites ; comme elles sont nuancées dans leurs couleurs, ces fleurs sont mignones ; c’est bien dommage que leur odeur & celle de la plante soit insupportable.

La plus légère gelée blanche arrête la fleuraison, & une gelée d’un degré tue la plante. Sa beauté, sa prospérité dépend du sol, & sur-tout des fréquens arrosemens, attendu que sa racine est très-chevelue, très-fibreuse, & sa végétation forte & rapide.

On sème la graine dans un terrain bien préparé & contre un bon abri, dès qu’on ne craint plus les effets des gelées tardives. L’époque du semis dépend du climat : sarcler & arroser au besoin, après que la plante est sortie de terre, sont les seules attentions qu’elle demande au cultivateur : on doit semer très-clair & très-clair, afin d’enlever le pied lorsqu’il a gagné quelques pouces de hauteur, avec toute la terre adhérente aux racines. Quoique cet œillet soit peu délicat, il soufre plus ou moins, d’une transplantation mal faite ; aussitôt qu’il est mis en place, on arrose, & la plante est recouverte pendant le gros du jour, avec un pot renversé, ou avec des feuilles de choux, &c., qu’on lève chaque soir après le soleil couché, pour les replacer le lendemain, & jusqu’à ce que la plante soit parfaitement reprise.


ŒILLETON, ŒILLETTONNER. Le premier mot signifie petit œil ou bouton de peu de volume, qui pousse sa tige principale des racines, & entre deux terres, & qui enfin forme à la longue, autour du pied, une touffe de petites pousses ou rameaux. Le mot œilleton est encore appliqué aux pousses latérales des artichauts, qu’un très-grand nombre de jardiniers nomment filleules.

Œillettonner, c’est détruire ces pousses ; & dans la culture des œillets, c’est supprimer celles qui poussent sur la tige, s’élèvent avec elles, & donneroient des fleurs, si on les laissoit.


ŒNOMÈTRE. Instrument dont on se sert rarement. Œnologues ou instrument destiné à donner la hauteur de l’ascension du vin dans la cuve, pendant sa fermentation.

La description que je vais donner de cet instrument, est copiée mot pour mot du Mémoire couronné par la société royale de Montpellier, sur la véritable époque du décuvage du vin, & dont l’auteur, est M. Bertholon, de Lyon, frère de M. l’abbé Bertholon de l’académie des sciences de Montpellier, & de la congrégation de St. Lazare : j’examinerai ensuite de quelle utilité réelle il peut être. L’œnomètre, c’est l’auteur qui parle, est un instrument composé d’un puits & d’une jauge. (Voyez Planche XVII, page 607, Tome III du Cours d’Agriculture.) Le puits, Figure 7, est un cylindre de fer blanc ou d’autre matière, par exemple de terre cuite, terminé, dans sa partie inférieure, par un fond en forme de cône renversé, mais percé de différens trous, afin de laisser passer le vin, sans que le pepin & les pellicules puissent