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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/189

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deuxième jour, le fœtus a jusqu’à quatre pouces de long.

Le poulet éclos depuis vingt-quatre heures, ne passe pas communément quatre pouces, dix-sept centièmes ; & un poulet de quarante jours ne s’est trouvé que de cinq pouces de longueur.

D’après les mesures qu’on vient de voir, & en supposant avec M. Haller quatre 100mes de pouces à l’embryon au moment où commence l’incubation, il paroît que tout l’accroissement de la longueur du fœtus dans les 21 jours de l’incubation, peut s’estimer au centuple, & que la masse entière du fœtus d’une heure, est à la masse du fœtus de 21 jours, comme un est à un million. Le fœtus acquiert par conséquent en 21 jours une masse d’un million.

On peut, au moyen de la table suivante, se former une idée assez exacte de l’accroissement successif & comparé de l’embryon, pendant le temps de l’incubation.

L’accroissement du 1er. jour peut être supposé comme de 88 à 1.

Celui du 2me. jour, comparé à celui du 1er. est à peu près de 5 à 1.

Celui du 3me. au 2me. un peu moins que de 4 à 1.

Celui du 4me. & 5me. au 3me. moins que de 3 à 1.

Celui du 6me. 7me. 8me. 9me. 10me. 11me. 12me. à celui du 5me. autour de 3 à 2.

Celui du 13me. 14me. 15me., &c. jusqu’au 10me. par rapport à celui du 12me. à peu près de 5 à 4.

Celui du 21me. jour aux jours précédents, environ de 6 à 5.

Celui des 40 premiers jours après que le poulet est éclos, en supposant les accroissemens égaux entr’eux, de 21 à 20.

Quoique cette table ne doive être considérée que comme un apperçu qui auroit besoin d’être confirmé par un très-grand nombre d’expériences, il est toujours certain que les accroissemens des premiers temps du fœtus, sont extrêmement rapides ; qu’ils diminuent beaucoup dès le second jour ; qu’ils vont toujours en diminuant jusqu’à la fin de la croissance de l’animal. L’accroissement du dernier jour de l’incubation est à celui du premier, à peu près comme 1 est à 100 ; & les accroissemens des 40 premiers jours du poulet éclos, sont à l’accroissement le plus foible du poulet enfermé dans l’œuf, comme 3 est à 10.

La même progression se remarque généralement dans le système des animaux & des végétaux : dans l’homme même l’accroissement du fœtus surpasse de beaucoup celui de l’enfant qui respire & qui est exposé à l’air.

Pour compléter l’histoire du poulet dans l’œuf, nous allons, d’après M. de Réaumur qui a supérieurement traité cet article dans son Art de faire éclore, &c. (T. I. Mém. 6.) exposer la manière dont le poulet perce sa coquille, & se débarrasse de la prison où il étoit enfermé.

Mécanisme de l’exclusion du poulet.

Le poulet près d’éclore est presque en boule dans son œuf. Son cou, en se courbant, descend du côté du ventre, vers le milieu duquel la tête se trouve placée. Le bec est passé sous l’aile droite, & il sort de dessous cette aile du côté du dos. Les pattes sont ramenées sous le ventre, les doigts recourbés vers le croupion, touchent presque la tête par leur convexité. La partie antérieure du poulet est tournée