Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mal avec une épingle, une aiguille &c., en perçant une veine assez apparente, située sous la peau qui sépare leurs ongles.

Je crois déjà avoir dit, dans le cours de cet Ouvrage que la fiente d’oie n’étoit pas aussi dévorante, aussi nuisible aux prairies, que le prétendent presque tous les auteurs : parmi un grand nombre que j’ai consulté pour présenter cet extrait, je n’ai trouvé de mon avis que M. Hall, auteur de l’Ouvrage intitulé, le gentilhomme cultivateur.

Il est certain que la fiente de l’oie, du pigeon, des poules, en un mot, de tous les animaux qui digèrent promptement, est remplie de beaucoup de sels ; que la quantité de ces sels brûle l’herbe sur laquelle ils sont rassemblés, c’est-à-dire, détruit leurs feuilles, les dessèche, mais ne pénètre pas jusqu’aux racines : il en est de ces fientes comme du sel de cuisine employé dans les expériences rapportées au mot arrosement. (Voyez ce mot) Il survient une pluie & l’herbe repousse plus vivement que jamais. On se garde bien de laisser les oies aller paître, lorsque les blés élancent leurs tiges, lorsque l’herbe des prairies pousse ; alors les oies causent un mal réel avec leur bec, en broutant l’herbe ; à la même époque, leurs excrémens seroient dangereux, & ils le seroient beaucoup : mais après que les fenaisons sont achevées, il importe peu que les oies, les bœufs, les chenaux gâtent l’herbe par leurs excrémens ; les pluies d’hiver remédieront à tout. Est-il avantageux de laisser ainsi un libre parcours aux bêtes ? Cet objet a déjà été traité à l’article commune, communaux, & très-au long dans l’article bétail. (Consultez ces mots)


OIGNON, mot générique qui désigne la manière d’être des racines de plusieurs plantes, par exemple, des lys, des jacinthes, des tulipes, des différentes espèces d’ails, des poireaux ; &c. ; ces racines formées par des tuniques, placées les unes sur les autres, sont écrites au mot bulbe, & représentées dans la gravure XX du tome second, Fig. 37, 38 & 39, page 501 ; d’autres détails seroient ici superflus.

Oignon, plante potagère. Tournefort & von-Linné le placent dans les mêmes sections & classes que l’ail (voyez ce mot) & von-Linné sous le mot générique d’allium, y réunit les espèces d’oignons. Tournefort appelle celui des jardins cepa vulgaris, & von-Linné le nomme allium cepa. La description de la fleur de l’ail convient à celle de l’oignon rouge ou blanc, cependant l’oignon a les semences anguleuses, & celles de l’ail sont presque rondes. Le caractère qui sépare ces deux espèces, est pris dans les feuilles, celles de l’oignon sont cylindriques & creuses en dedans. Sa racine est une bulbe arrondie plus ou moins, plus ou moins aplatie, suivant les variétés, composée de tuniques charnues, solides, rougeâtres ou blanches ; ce qui constitue deux variétés, sous le nom d’oignon rouge & d’oignon blanc… Du milieu des feuilles & de la bulbe, la tige s’élance à la hauteur de deux à trois pieds, cylindrique, nue, renflée dans le milieu, creuse intérieurement. Après la maturité des graines, il reste à peine des vestiges de cette bulbe.