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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/302

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On attribue à l’opium la propriété de suspendre tous les mouvemens déréglés des esprits, les effervescences & le flux, soit du sang soit des autres humeurs, d’où résulte le sommeil & la cessation des douleurs ; il ne doit être prescrit que par un maître de l’art, sans quoi on court de grands risques.

Dans les fortes migraines, un emplâtre d’opium mis sur la partie souffrante, produit de bons effets. Une mouche de laudanum où l’on aura incorporé un peu d’opium, appliquée sur la tempe, calme les douleurs de dents. Si la dent est creuse, on introduira dans sa cavité, & dans la même intention, un peu d’opium uni au camphre. Dans les grandes insomnies, dans les grandes douleurs, pour arrêter les cours de ventre, les vomissemens, les pertes, favoriser la transpiration, &c., on le prescrit à très-petite dose dans le commencement, par exemple à celle de deux à quatre grains, ou seul, ou uni à d’autres médicamens. Une forte dose d’opium produit souvent l’apoplexie ; l’émétique est dans ce cas le remède le plus prompt & le mieux approprié ; & le malade est soulagé dès qu’il a fait son effet. Le vinaigre est encore employé avec succès, parce que la cause du mal & son action première sont dans l’estomac


ORAGE. Tempête, vent impétueux, grosse pluie ordinairement de peu de durée, presque toujours suivis de grêle, d’éclairs & de tonnerres. La nature, dans ces momens d’horreur, semble entrer en convulsion ; l’image de la crainte est peinte sur tous les visages, & le malheureux cultivateur tremble de voir anéantir dans un instant le fruit de ses peines & de ses travaux. Qu’il est affreux ce spectacle, qu’il est cruel pour une ame sensible ! Les mois de mai & de juin sont les époques où les orages sont les plus communs dans les provinces limitrophes de la méditerranée ; ceux de juin & de juillet, dans celles du centre du royaume, & de juillet & d’août dans celles du nord. On auroit tort de conclure de cette assertion générale, qu’aucun orage n’éclate hors de ces époques, puisqu’on est voit quelquefois même dans les mois d’hiver. Quelques exceptions ne détruisent pas une règle générale que j’ai vérifiée par une suite de nombreuses observations


ORANGER. Le célèbre von-Linné a réuni, sous le genre qu’il nomme citrus, l’oranger & le citronnier : presque tous les autres botanistes en ont fait deux genres différents, ce qui n’empêche pas qu’on ne puisse parler de l’oranger & du citronnier dans le même article, puisque ces deux arbres ont le plus grand rapport entr’eux, & que la culture qu’ils exigent est la même. Tournefort les place dans la sixième section de la vingt unième classe destinée aux arbres à fleur en rose dont le pistil devient un fruit charnu, rempli de semences calleuses : il appelle le premier aurantium, l’autre citreum ; & limon la sous-division des citronniers ; von-Linné les classe dans la polyandrie icosandrie, & les nomme citrus.

Plan du travail.
CHAPITRE PREMIER. Des espèces d’orangers, de citronniers & de limoniers.
CHAP. II. Des moyens de multiplier ces arbres.