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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/338

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suivant le climat, la saison, le sol & l’époque à laquelle le grain a été semé ; elle est ordinairement moins haute que celle du froment, & plus succulente. Les fleurs naissent au sommet, disposées en longs épis droits, renflés à leur base, garnis & surmontés de longues barbes.

Lieu. On ignore quel est son pays natal. Cette espèce d’orge a produit une variété que von-Linné nomme hordeum cæleste, orge céleste dont l’enveloppement ne tient point aux semences.

II. L’orge à deux rangs ou petit orge baillarge ou partielle ou paumoulle… Hordeum distichon quod spica binos habeat ordines, Tourn. Hordeum distichon ; Lin. Elle diffère de la précédente par son épi plat, long, qui n’a que deux rangées de grains ; ses barbes & la tige sont dures au toucher.

La variété de cette espèce est la paumoulle nue ou orge piliet, dont les semences sont angulaires, en recouvrement les unes sur les autres & sans enveloppe. On ne connoît pas le pays natal de cette espèce & de sa variété.

III. L’orge ou faux riz d’Allemagne… Oryza germanica, Tourn. Hordeum zeocritum, Lin. Son épi est plus court que celui de la paumoulle, plus large, ses grains plus blancs & rassemblés plus près.

Si on s’occupoit de toutes les petites différences que présentent ces trois espèces bien caractérisées, on compteroit un grand nombre de variétés dont la connoissance seroit très-peu utile au cultivateur. Il vaut bien mieux qu’il s’attache à bien distinguer laquelle des variétés des trois espèces mûrit plutôt que l’espèce dont elle dérive. Il sera avantageux pour lui de s’en servir lorsque des circonstances quelconques retardent l’époque des semailles.


CHAPITRE II.

De la culture de l’orge.


Si, comme il a été dit, il n’est pas possible de fixer par une règle générale l’époque des semailles, il en est de même de l’espèce que l’on doit cultiver de préférence : c’est à l’expérience locale à prononcer sur ce point, à moins que l’auteur ne détermine le canton isolé pour lequel il écrit. On peut cependant dire en général, que la première espèce convient mieux que les deux autres aux provinces qui approchent du midi, & qu’elle y réussit très-bien lorsqu’elle est semée avant l’hiver ; que la seconde espèce réussit très-bien dans celles du nord, & mieux quand elle est semée avant qu’après l’hiver ; que la même espèce est très-avantageuse aux pays élevés & froids, semée après l’hiver ; enfin, que la dernière est plus commune en Allemagne qu’en France.

L’escourgeon demande une bonne terre, qui ne soit ni trop forte, ni trop tenace ni argileuse, & pour peu que la saison la favorise, elle produit une récolte des plus abondantes : malgré cela, il vaut beaucoup mieux semer du froment dans un pareil terrain, à moins qu’on ne prévoie que la valeur du produit de l’orge surpassera celui du froment.

La paumoulle ne demande pas un sol aussi fertile, & elle s’accommode mieux des terrains légers ainsi que le faux riz ; mais on doit observer que toutes les espèces d’orge