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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/360

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section de la quinzième classe des fleurs à étamines dont le pistil devient une semence enveloppée par le calice ; & il l’appelle acetosa rotundifolia hortensis. Von-Linné la classe dans l’hexandrie trigynie, & la nomme rumex scutatus. Cet auteur compte vingt-sept espèces de rumex dont il suffit de faire connoître celles qui sont de véritables oseilles cultivées dans les jardins.

Fleur ; sans pétales, à étamines, composée de six étamines logées dans un calice, découpée en six folioles ovales, obtuses, réfléchies, trois intérieures, trois extérieures. On peut considérer les premières comme des pétales, & les secondes comme le vrai calice. Toutes les fleurs sont hermaphrodites dans cette espèce, & ont trois pistils.

Fruit ; une semence à trois côtés contenue dans les folioles intérieures du calice qui ont pris la même forme.

Feuilles ; en fer de flèche, quelquefois arrondies en forme de cœur.

Racine ; brune en dehors, jaunâtre en dedans, solide, fibreuse.

Port ; tiges hautes de dix à dix-huit pouces, suivant la culture & le sol, & même quelquefois à plus de deux pieds, cannelées, branchues, avec des feuilles opposées ; les fleurs naissent au sommet ; du collet de la racine sort un grand nombre de rejetons.

Lieux. Les jardins potagers, originaire des montages de Suisse & de la haute Provence. La plante est vivace & fleurit en mai & juin.

La culture de cette plante a produit un grand nombre de variétés. L’oiselle de Hollande à feuilles très-larges & très-longues ; l’oseille simple des jardins à feuilles longues ; l’oseille stérile dont les feuilles sont plus rondes que longues & d’un vert blond. On l’a appelée stérile parce qu’on ne la multiplie que par les rejetons ou éclats de son vieux pied. L’oseille à feuilles d’un vert de mer, dont la racine ne pivote pas, mais s’étend à fleur de terre. L’oseille à feuilles rondes presque semblables à celles du coclearia par la forme, (Voyez ce mot) C’est une véritable espèce & non une variété ; elle diffère de celle qui a été décrite plus haut, en ce qu’elle a deux pistils. Linné la nomme rumex digynus. Sa saveur est moins acide plus douce que celle des autres oseilles : elle est originaire des hautes montagnes.

L’oseille que l’on rencontre dans presque tous les prés, peut à la campagne suppléer toutes les autres. Von-Linné la nomme rumex acetosa : dans cette espèce, les fleurs mâles sont séparées des femelles & portées sur des pieds différens. Ne seroit-ce pas le pied femelle de cette oseille que les jardiniers ont cultivé, & qui produit les espèces qu’ils appellentstériles ; cela est vraisemblablement, parce que dans leur voisinage il n’y a pas de pieds mâles pour les féconder ? Je ne puis pas vérifier ce doute, parce que dans le canton que j’habite, on ne trouve dans aucun jardin ces prétendues espèces stériles.

Culture. On multiplie l’oseille & par semences & par rejetons ; par semences, dès que l’on ne craint plus les gelées. Cette époque varie suivant chaque climat ; chaque cultivateur doit connoître le sien. L’amateur la devance en couvrant les semis pour les garantir du froid. Dans le même temps, on