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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/420

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que le camphre, le nitre, la liqueur Hoffman, l’eau de menthe distillée, la fleur de tilleul seront très-appropriés à la palpitation par spasme : le musc à la dose d’un grain, introduit & laissé dans le vagin, a fait cesser une palpitation qui duroit depuis plusieurs jours : mais celle qui est produite par des varices & des anévrismes, est d’une longue durée. Elle augmente fortement en même proportion que le mouvement muscuculaire avec un pouls inégal & une respiration suffocante. Souvent il est facile d’entendre le mouvement du cœur, & de le sentir extérieurement à la faveur du toucher. Il n’y a aucun remède qui puisse guérir cette espèce de palpitation. Ceux qui y sont sujets, doivent éviter tout ce qui peut augmenter le mouvement musculaire, de crainte qu’ils ne soient suffoqués par une trop grande quantité de sang qui abonde alors dans le cœur.

Presque toutes les évacuations naturelles ou morbifique supprimées, font naître une palpitation qui se dissipe aussitôt par le relâchement du bas-ventre par la saignée du pied, ou par les bains des jambes. Mais la plus dangereuse de toutes les palpitations est celle qui arrive dans ces fièvres aiguës qui, après l’épuisement des forces, tendent au sphacèle. M. AMI.


PAMPRE, bourgeon de vigne avec ses feuilles & ses fruits.


PANACHE, terme de fleuriste, qui désigne les rayures de différentes couleurs qui se mêlent à la couleur principale de la fleur, & présentent à peu près la forme d’un panache. On observe la même singularité sur les feuilles & sur quelques fruits, par exemple, sur les feuilles du houx & sur la poire appelée verte langue panachée.

Les fleurs panachées sont une coquetterie de la nature qui cherche à attirer nos regards ; c’est là où elle déploie toutes ses grâces, toute son élégance & ce sublime assemblage de couleurs ; mais dans les feuilles panachées des herbes & des arbres, elle n’est plus qu’une coquette sur son déclin & dans un état de langueur & de souffrance. Laissons la métaphore, & disons que les panaches des feuilles annoncent la dépravation des sucs, ou une altération dans le parenchyme de cette feuille. Tant que la couleur jaune plus ou moins foncée subsiste, l’altération n’est pas encore très-forte ; elle a son dernier terme lorsque le panache passe du jaune au blanc. Cet état de maladie n’affecte pas tous les canaux puisque sur la même plante, sur le même arbrisseau, on voit des feuilles panachées & d’autres qui ne le sont pas. La graine cueillie sur de tels sujets, & ensuite semée, ne participe pas à cette maladie, ou du moins, si elle en étoit attaquée, elle s’en débarrasse en germant. La greffe ou les boutures, ou les couchées, sont les seuls moyens de multiplier les individus ainsi affectés & qui ne changent pas de manière d’être. Les amateurs font grand cas de ces sortes d’arbrisseaux ; quant à moi, je ne trouve aucun agrément à voir une plante qui souffre & me demande tristement un remède à ses maux.

Les fleuristes ne recherchent que les fleurs dont les panaches sont bien prononcés, bien tranchans, à larges plaques, égales en dedans & en de-