Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/423

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’il est produit par la présence de quelque corps étranger, tel qu’une épine ou écharde de bois, on peut avec la pointe d’une épingle le faire sortir, sans se procurer la moindre douleur. On voit tous les jours cette opération bien simple réussir entre les mains des femmes de la campagne. Pour l’ordinaire elles se prêtent un secours mutuel & ne le refusent point à ceux qui en ont besoin.

Si ce moyen paroît difficile dans son exécution, il faut alors appliquer sur l’endroit de la tumeur quelques légers maturatifs, tels que l’onguent de la mère, & la suppuration qui ne tarde pas à paroître, entraîne après elle la sortie du corps étranger.

Le panaris de la seconde espèce a son siége dans le tissu graisseux, & intéresse assez souvent le périoste ; c’est alors qu’il survient des douleurs très-aiguës & profondes avec pulsation, & que le pouls des malades est dur, serré & fréquent. L’insomnie, & souvent même le délire surviennent, la douleur s’étend sur tout le bras, les malades sont violemment tourmentés par la soif & le mal de tête ; la partie affectée est dans une tension considérable, le périoste devient fongueux, se putréfie, la matière du pus qui suinte, corrode la phalange, la plaie se boursoufle, il se fait alors une escarre qui, en se détachant, entraîne avec elle la chute de l’ongle

Celui de la troisième espèce se fixe dans la gaine des tendons fléchisseurs des doigts, & dans la substance des tendons. L’inflammation qui survient est véritablement érésypélateuse. La grande quantité des nerfs qui s’y distribuent, rend la douleur plus vive, plus brûlante & insupportable ; la fièvre aiguë, les veilles opiniâtres, les mouvemens convulsifs, & le délire, s’emparent du malade. Là douleur n’est pas seulement bornée à un seul doigt ; elle s’étend au contraire jusqu’aux doigts voisins, à le main, & à tout le bras. L’inflammation qui survient à la main, se propage sur tout le voisinage, & le pus qui se manifeste quelquefois, près des articulations, & même dans la main par une fluctuation, étant beaucoup plus abondant, distend la gaine, comprime les tendons & corrode les parties.

D’après des symptômes aussi effrayans, il ne faut pas s’étonner que le panaris de cette espèce soit regardé comme très-dangereux, souvent même mortel, & que ceux qui en sont attaqués y succombent quelquefois.

Il a toujours pour cause une inflammation interne, qui peut être produite à son tour par quelque cause externe qui affecte la gaine du tendon, ou le tendon lui-même, ou l’un & l’autre en même temps.

Lorsque la matière est enfermée dans la gaine du tendon, & que la tumeur, ne peut se terminer ni par résolution ni par suppuration, & qu’il y a lieu de présumer que l’humeur morbifique a percé l’extrémité de la gaine des tendons fléchisseurs, on doit faire une incision longitudinal qui pénètre dans la gaine elle-même ; si cette première incision ne suffit pas, il faut ouvrir la gaine, jusqu’à la première articulation ; & même jusque dans la paume de la main, si la matière y