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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/432

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le nombre qu’on emploie, leur forme, leur volume varient, eu égard aux différences plus ou moins sensibles qu’offrent les maladies, & relativement au pansement qu’elles exigent ; il ne faut pas que la toile, dont les compresses sont formées, soit trop grossière, ou trop dure : il faut qu’elle soit propre & qu’il n’y ait ni couture, ni ourlet, ni fortes inégalités ; on emploie les compresses pour garantir une plaie de toute impression extérieure étrangère, pour maintenir l’appareil qui se trouve au dessous d’elle, pour aider à la compression, pour assurer un bandage, pour en favoriser la perfection, pour faciliter l’expulsion des matières qui séjourneroient dans le fond d’un ulcère ; enfin, pour fixer sur les parties malades les médicamens dont elles sont imbues. L’usage des compresses n’est pas si commun pour le pansement des animaux que pour celui des hommes ; on y substitue des étoupades, ou pour mieux dire, des portions d’étoupes figurées, graduées, arrangées & multipliées, de façon à en pouvoir tenir lieu.


Section IX.

Des attelles.

Les attelles sont des morceaux de bois, de carton, ou même de fer blanc, destinés dans quelques pansemens, à assurer l’appareil & à assujettir fermement une partie ; on en mesure la longueur sur l’étendue de l’appareil & des compresses qu’elles ne doivent jamais excéder.

Il y a plusieurs choses à observer dans l’application des attelles. 1°. On en retranche les angles qui pourroient offenser & blesser ; 2°. on ne les applique jamais immédiatement sur la peau, on place des compresses au-dessous ; 3°. on les trempe dans quelques liqueurs pour les assouplir, quand il est nécessaire qu’elles se moulent sur une rondeur ; 4°. on les assujettit les unes avec les autres par des tours de bandes ou par des liens ; ce qui les rend beaucoup plus stables ; 5°. on évite, en les plaçant, la route des gros vaisseaux & le trajet des tendons considérables & superficiels auxquels une compression trop forte pourroit nuire.

Les fractures sont les seuls cas où les attelles sont nécessaires ; (voyez Fracture) mais la fracture des mâchoires antérieure & postérieure, des os de la tête, des côtes, celles de l’avant-bras, de la jambe, du canon, du paturon, de la couronne, étant presque les seules dont on puisse espérer la guérison dans le cheval ; leur usage ne doit pas être trop familier dans la pratique de la chirurgie vétérinaire.

Quand on destine les attelles à contenir un appareil sur la sole ou sur le pied de l’animal, on leur donne le nom d’éclisses ; elles doivent avoir moins de flexibilité ou de souplesse que les autres : c’est la raison pour laquelle on les fait alors plus épaisses, qu’on emploie du bois moins pliant, & que, le plus souvent, on les fait avec de la tôle.

On les place de deux manières ; ou en plein, ou en X ; en plein, lorsque les ingrédiens qui entrent dans la composition du topique ont trop de fluidité & ne sont pas assez liés ; en X ou en croix, quand ces ingrédiens ont une certaine consistance, ou lorsque le mal est léger, ou quand il s’agit, dans le cheval dessolé, (voyez Dessolure)