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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/461

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en tout de trois à quatre pieds de hauteur ; sa longueur est proportionnée à celle que doit avoir le parc, & le filet est tout d’une pièce ; ce qui est le plus ordinaire & le plus commode. Une même corde de spart passe dans toutes les mailles du bas, & une semblable dans celles du haut ; elles servent à attacher le filet contre les piquets : comme ces cordes ne sont simplement que passées dans chaque maille, & par conséquent libres, le berger en fait un tour sur les piquets, & en fixant les deux bouts du filet au dernier coin du parquet, il se trouve tout entier étendu.

Le berger commence à enfoncer les piquets en terre, à l’aide d’une massue, si la terre est dure, &c avec ces piquets il trace un carré alongé, d’une grandeur proportionnée à celle du filet qu’il connoît : alors il fixe un bout du filet au piquet d’une des extrémités du parc, & fixe successivement ce piquet à tous les filets. Le lendemain, ou deux ou trois jours après, suivant le besoin, le berger arrache tous les piquets, exceptés ceux qui sont au haut du parc ; il les plante de nouveau sur la même direction, & en avançant dans le champ, de manière que chaque soir le troupeau entre toujours par la tête du parc.

Comme les cordes de spart sont très-légères, le berger porte sans peine le filet en entier ; d’ailleurs cela n’est pas nécessaire, puisqu’il traîne, sur le champ, chaque partie du côté où elle doit aboutir. Si le canton est froid, le berger couche dans sa cabane portée sur deux à quatre roues ; dans les provinces du midi, il se contente d’un hamac fait avec des cordes de spart à mailles de deux à trois pouces, & rempli de paille. Ce hamac, soutenu par quatre piquets, a sa base à un pied au-dessus du niveau du champ.

Dans les provinces où les loups sont à redouter, de pareils parcs seroient insuffisans ; il faut nécessairement faire une enceinte avec des claies de quatre à cinq pieds de hauteur. Le bois le plus commun dans le pays & le moins pesant, est celui dont on se sert.

La claie est un assemblage de baguettes flexibles, entrelassées & croisées en sens contraire sur des montans du même bois. Le coudrier est très-employé, le châtaigner vaudroit mieux ; mais il est plus pesant : par conséquent les claies en châtaignier doivent être moins longues que celles en bois blanc, afin que le berger puisse les porter & les transporter sans peine d’un lieu à un autre. On fait aussi des claies avec des voliges ou assemblées, ou clouées les unes sur les autres, ou fixées avec du fil de fer, à chaque point de réunion.

L’extrémité de chaque claie doit être placée en recouvrement sur l’extrémité de la suivante, & ainsi de suite jusqu’au bout. Ces claies sont soutenues par des piquets vulgairement nommés crosses, qui sont destinés à réunir & à soutenir les deux extrémités des claies : on passe la crosse dans le petit vide qu’on a ménagé exprès à l’extrémité de chaque claie, & qui se rencontre dans cette partie ; on le nomme éperneau. La crosse est percée de deux trous dans chacun desquels on met une cheville, l’une derrière les montants de la claie, & l’autre pardevant.