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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/502

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fruits sous les yeux. Ce n’est que dans les environs de Paris que l’on peut avoir cette ressource. Toutes les fois que l’occasion s’en présentera, je rendrai hommage à la mémoire de cet estimable citoyen, & il sera le garant de ma reconnoissance & de l’affection que je lui avois vouées. Je préviens donc le public, que je vais copier mot à mot ce que cet excellent observateur a publié, sur les espèces de pêches.

I. Avant-Pêche blanche, Voyez Planche IX, persica flore magno, prœcoci fructu, albo, minori. Duh. Ce pêcher qui devient grand dans certaines terres, où il se plaît singulièrement, n’est qu’un arbre moyen dans les terrains ordinaires. Il pousse peu de bois, mais il est assez fertile en fruits.

Ses bourgeons sont menus & verts comme ses feuilles… ; ses boutons sont petite, alongés & pointus… ; ses feuilles de grandeur médiocre, sont longuettes, relevées en bosses, pliées en gouttière, recourbées en différens sens, d’un beau vert, dentelées & surdentelées finement par les bords.

Ses fleurs sont assez grandes, presque blanches, ou de couleur de rose très-pâle ; ses fruits sont petits, n’excédant pas la grosseur d’une noix ; quelques-uns sont ronds, la plupart sont alongés ; ils sont terminés par un petit mamelon pointu & quelquefois très-long ; une gouttière très-marquée s’étend sur un côté des fruits depuis la queue jusqu’au mamelon ; dans quelques-uns elle s’étend encore sur une partie de l’autre côté, & dans d’autres, sur tout l’autre côté ; mais elle est beaucoup moins profonde & à peine sensible ; sa peau est fine, velue, blanche, même du côté du soleil, où cependant on apperçoit une teinte de rouge fort légère, lorsqu’à la fin de juin, ou au commencement de juillet, il fait des jours très-chauds[1] ; sa chair est blanche, même auprès du noyau, fine, succulente. Les années sèches la rendent un peu pâteuse, alors elle n’est bonne qu’en compotes. Son eau est très-sucrée, elle a un parfum qui la rend très-agréable, on croit que c’est ce parfum qui attire les fourmis, très-friandes de ce fruit. Son noyau est petit, presque blanc, ordinairement adhérent à la chair par quelques endroits.

Cette pêche est la plus hâtive de toutes ; il est bon d’en avoir à différentes expositions, afin que celles qui mûrissent plus tard remplissent l’intervalle qu’il y auroit entre celle-ci & la suivante[2], elle mûrit quelquefois dès le commencement de juillet.

2. Avant-Pêche rouge… Avant-pêche de Troyes. Persica flore magno, fructu æstivo, rubro, minori. Duh.

Ce pêcher est rarement un grand arbre ; il donne peu de bois & beaucoup de fruits… ; ses bourgeons sont rouges & menus.

Ses feuilles sont d’un vert jaunâtre, goudronnées ou froncées au-

  1. Note de l’Éditeur. Il faut observer que M. Duhamel écrit dans le climat de Paris. Cette note a lieu pour tout ce qui suit.
  2. On trouve cette pêche agréable parce qu’elle est précoce. Si elle mûrissoit dans la saison des bonnes pêches, on n’en feroit aucun cas.