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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/530

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en plein vent… ; par ses bourgeons qui sont vigoureux, mais d’un vert plus jaune… ; par ses feuilles qui sont belles ; mais l’automne elles jaunissent & rougissent par la pointe ; elles sont presque toutes pliées en gouttières & recourbées en-dessus.

Sa fleur est grande & belle ; quelquefois on trouve ce pêcher à petite fleur, comme l’admirable. Son fruit est gros, rond, aplati & d’un diamètre beaucoup moindre vers la tête. Il est divisé d’un côté par une gouttière peu profonde… ; la peau est jaune & unie, couverte d’un duvet fin ; elle prend un peu de rouge du côté du soleil… ; sa chair est jaune, de couleur de l’abricot, excepté auprès du noyau & sous la peau du côté du soleil où elle est rouge ; elle est ferme, quelquefois un peu sèche & même pâteuse quand les automnes sont froids… ; son eau est agréable, ayant un peu du parfum de l’abricot dans les automnes chauds ; (excellente dans les provinces du midi) son noyau est petit, rouge, & tient un peu à la chair.

Cette pêche mûrit vers la mi-octobre. Les fruits qui restent les derniers sur l’arbre, sont les meilleurs.

L’admirable jaune s’élève bien de noyau & en plein vent, son fruit est alors beaucoup meilleur & plus coloré, mais considérablement moins gros qu’en espalier.

Il y a une autre admirable jaune, ou une variété de celle-ci qui porte de grandes fleurs & donne des fruits plus gros.

31. Pavie jaune. Pesica fructu magno, compresso ; carna durá ; nucleo adhærente, buxeâ. Duh.

Cette pêche, que j’ai rapportée de Provence, ressemble beaucoup a l’admirable jaune, mais son fruit est aplati sur les côtés comme l’abricot ; sa chair est un peu sèche, adhérente au noyau. Il mûrit en même temps que l’admirable jaune. C’est un fort bon fruit qui devient quelquefois plus gros que le pavie de Pomponne, & mûrit facilement dans le climat de Paris.

32. Téton de Vénus. (Voyez Pl. XV, p. 487) Persica flore parvo ; fructu vix globoso, dilaté-rubente, papillato ; carne gratissimâ. Duh.

Ce pêcher est très-ressemblant à l’admirable par sa vigueur ; par la force de ses bourgeons… ; par la beauté de ses feuilles, qui sont dentelées très-finement ; & dont quelques-unes se froncent près de l’arête… ; par sa fleur qui est petite, couleur de rose, bordée de carmin.

Son fruit est moins rond ; son diamètre & sa longueur sont presque égaux ; quelquefois il est plus gros que l’admirable. Un de ses côtés est divisé suivant toute sa longueur, par une gouttière peu profonde, souvent à peine sensible, terminée à la tête par un petit enfoncement ; l’autre côté est un peu aplati, & cet aplatissement se termine aussi à la tête par un petit enfoncement. Entre ces deux enfoncemens il s’élève ordinairement un mamelon si gros, que selon plusieurs cultivateurs, il caractérise ce fruit. Quelquefois, sur-tout dans les gros fruits, il n’y a ni gouttières, ni aplatissement bien sensibles sur leurs côtés, ni enfoncement, ni mamelon, à la tête ; mais vu par cette extrémité, il représente bien selon d’autres, l’objet dont il porte le nom. La queue est plantée dans une cavité profonde & assez large.

La peau est couverte d’un duvet fin ; elle ne prend pas beaucoup de