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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/640

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d’aplomb ou vertical ; ces trois mots ont la même signification. On nomme perpendiculaire ou verticale la tige des arbres ; les branches, les gourmands (consultez ces mots) affectent autant qu’ils le peuvent la ligne verticale, & c’est précisément pour cela qu’ils épuisent les arbres ou les branches qui les portent, & qu’ils demandent à être supprimés ou dirigés sur la ligne oblique. Alors ils se mettent à fruit & ils sont d’une ressource infinie dans la main d’un habile jardinier. D’ailleurs, c’est sur les gourmands bien ménagés que porte presque toute la taille des pêchers. (Consultez ce mot…) Pourquoi les tiges des arbres s’élèvent-elles perpendiculairement ? Pourquoi les graines qui germent suivent-elles la même loi ? Nous tâcherons de résoudre ces problèmes au mot Tige.

PERSICAIRE, (Planche XIX). Tournefort la place dans la seconde section de la quinzième classe des herbes à fleurs sans pétales, dont le pistil devient une semence enveloppée par le calice, & il l’appelle persicaria mitis maculosa & non maculosa. Von-Linné la classe dans l’octandrie tryginie, & la nomme polygonum persicaria.

Fleur ; D représente la fleur dans son état naturel ; B la fleur censée ouverte ; les étamines & les pistils sont placés dans un calice qui tient lieu de pétales, il est d’une seule pièce, ouvert & divisé sur ses bords en cinq parties ovales, obtuses. Les étamines sont ordinairement au nombre de huit, quelquefois il n’y en a que six & même que cinq. C représente le pistil. Le calice accompagna l’ovaire jusqu’à sa maturité E.

Fruit F ; une seule semence, planes ovale, à trois côtés, aiguë à son sommet, renfermée dans une espèce de capsule qui n’est autre chose que le calice resserré.

Feuilles ; portées par des pétioles, faites en forme de lance, quelquefois tachetées.

Racine A ; horizontale, grêle, fibreuse.

Port ; tiges d’un à deux pieds de hauteur, rondes, creuses, rougeâtres, nouées ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, elles sont disposées en épis ovales & oblongs ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges. ; les stipules garnies de cils qui entourrent la tige.

Lieux ; les fossés, les terrains humides ; la plante est annuelle ; elle fleurit en mai.

Propriétés. Feuilles inodores, d’une saveur médiocrement âcre ; elles sont détersives, légèrement astringentes & un bon vulnéraire. Les feuilles en tisane ou en infusion, provoquent les urines, sont utiles dans la colique néphrétique causée par des graviers dans la difficulté d’uriner quand il y a des matières pituiteuses ; & dans la gangrène humide par contusion ou par infiltration… On donne les feuilles sèches & pulvérisées depuis demi-drachme jusqu’à une drachme, incorporées avec un sirop, ou délayées dans trois onces d’eau ; ou bien en macération au bain-marie depuis une drachme jusqu’à trois drachmes dans huit onces d’eau. L’eau de ces feuilles retirée par la distillation, n’a pas plus d’efficacité que l’eau des rivières on des fontaines.

La Persicaire-poivre d’eau ou curage. Polygonum urens, sive hydropiper. Tour. Polygonum hydropiper.