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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/643

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Lin. Les caractères du fruit & des fleurs, sont les mêmes que ceux de la première espèce ; celle-ci est différente par ses épis beaucoup plus longs & penchés, par ses feuilles lisses, entières à leurs bords avec quelques poils très-serrés ; par les stipules tronquées, nerveuses & dont les nervures se terminent par des poils. La plante fleurit en juillet & en août.

Propriétés. Cette plante est extrêmement âcre & brûlante ; elle est caustique, détersive, résolutive, & un puissant diurétique.

On prescrit les feuilles sèches, depuis quinze grains jusqu’à deux drachmes, en macération au bain marie lorsqu’il faut exciter le cours des urines. Les feuilles sont indiquées dans la colique néphrétique, causée par des graviers & sans disposition inflammatoire ; car elles échauffent beaucoup ; on les prescrit dans la difficulté d’uriner, causée par des humeurs pituiteuses, dans la jaunisse par obstruction des vaisseaux biliaires, dans l’hydropisie de matrice, dans les pales couleurs.

Cette plante teint la laine en jaune.

La Persicaire d’Espagne ou D’orient, ou Monte au ciel. Persicaria orientalis nicotianæ folio, calice florum purpureo. Tourn. Polygonum orientale. Lin. Cette plante est annuelle & originaire des Indes & de l’Orient. Elle diffère des précédentes par la hauteur de ses tiges droites, fermes, & qui s’élèvent à la hauteur de six à sept pieds. Après leur dessiccation, elles peuvent tenir lieu de canne légère & solide : elles paroissent articulées, ou plutôt ressemblent assez à celles du bambou encore jeunes. Les feuilles sont amples, en forme de lance, larges, longues, ressemblant à celles du tabac ; la racine est très-fibreuse.

On cultive cette plante dans les jardins, dans les parterres ; elle figure très-bien dans les grandes plates bandes. La longueur des épis de fleurs colorées en pourpre, & leur situation penchée offre un coup d’œil assez singulier. On sème les graines sur couche dans nos provinces septentrionales, & contre un bon abri dans celles du midi ; mars, avril ou mai, sont les époques auxquelles on doit semer suivant les climats.


PERSIL COMMUN. Tournefort le place dans la première section de la septième classe des herbes à fleurs disposées en ombelles, dont le calice devient un fruit composé de deux semences cannelées, & il l’appelle apium hortense seu petroselinum vulgò. Von-Linné le nomme apium petroselinum, & il le classe dans la pentandrie dyginie.

Fleur ; rose & en ombelle, composées de plusieurs pétales presque ronds, égaux, recourbés ; l’enveloppe générale de l’ombelle est composée d’une ou de plusieurs folioles, ainsi que l’ombelle partielle.

Fruit ; ovale, cannelé, strié, se divisant en deux semences ovales, cannelées d’un côté & planes de l’autre.

Feuilles ; deux fois ailées, embrassant la tige par leur base ; celles des tiges sont linéaires ; celles du sommet ailées, à trois ou cinq folioles très-entières ; une foliole unique à la base de l’ombelle.

Racine ; en forme de fuseau, de la grosseur du pouce ; fibreuse, blanchâtre, pivotante.

Port ; tige de deux à trois pieds, herbacée, cannelée, sillonnée, nouée,