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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/684

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À l’appui de ces autorités, je citerai deux autres faits consignés, le premier dans le Journal de Paris du 10 octobre 1780 ; l’autre, qui se trouve dans celui du 20 octobre de la même année, est attesté par M. A…… médecin à Groningue. Cinq enfans nés de père & mère vigoureux & sains, ont été successivement les victimes de la phthisie. L’un d’eux âgé de 45 ans, est mort au mois de juin 1779. Son fils unique âgé de 20 ans, a cru pouvoir se servir des linges & hardes de son père, & sur-tout d’une espèce de witchourats ou pelisse doublée de peau. Sa santé s’est altérée dès le commencement de l’hiver dernier, & malgré les remèdes & un bon régime, il est dans un état de marasme qui donne les plus vives, alarmes.

Il est encore certain que dans plusieurs villes d’Italie il existe desloix qui ordonnent que les vêtemens & les linges des malades de ce genre, seront brûlés après leur mort : Voyez le journal de Paris du 10 octobre 1780.

Nous finirons en disant que la phthisie pulmonaire est souvent symptomatique, & qu’elle dépend des maladies de la peau, de la suppression des dartres & des maladies vénériennes. Il faut alors combattre la maladie primitive qui y a donné lieu. Dans la phthisie vénérienne, il ne faut point s’abstenir des mercuriaux, par la crainte que les malades ne succombent à leurs effets. On a vu des phtisies véroliques, qui paroissoient désespérées, céder à un bon traitement mercuriel. Il faut néanmoins être plus réservé que si la maladie étoit seule, & commencer par de plus petites doses & insister long temps sur cet usage, sans négliger les remèdes appropriés à l’état du poumon.

L’ulcère du poumon peut être entretenu par la fluxion de différentes humeurs, par leur métastase sur sa substance. Il peut être encore accompagné d’obstructions considérables, & même y être subordonné ; il est aisé de voir que, relativement à ces différentes complications, on doit suivre un traitement différent. Raulin dit avec raison, qu’on guériroit plus de phtisies qu’on ne fait, si on n’avoit pas la manie de croire qu’elles sont toutes incurables, si on remontoit à leur véritables causes & si on employoit un traitement convenable, à moins qu’elles ne reconnurent pour cause un vice de conformation. M. AMI.

M. Cailleas, docteur en médecine, rapporte dans le Journal de Paris du 2 octobre 1783, un traitement qui mérite d’avoir la plus grande publicité. Il s’explique ainsi : Ayant épuisé tous les remèdes pour le traitement de la phthisie pulmonaire, & n’en ayant obtenu aucun succès avantageux, je me déterminai à faire respirer de l’air véritablement pur, autrement dit déphlogistiqué, à un phthisique sur la fin du deuxième degré. Je vis comme par enchantement, le malade revenir peu à peu & se rétablir en très-peu de temps. Ce fut l’affaire de dix jours pendant lesquels tous les symptômes disparurent. Il prit de l’embonpoint, des forces, de l’appétit, & il jouit aujourd’hui de la meilleure santé.

J’ai employé depuis le même moyen & avec beaucoup de succès dans cette maladie, entre autres chez une personne dans cet état, qui avoit depuis quelque temps ou des sueurs colli-