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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/709

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opposé concave & raboteux ; d’où il est aisé de conclure qu’ils étoient les débris d’une grosse pierre.

L’usage du remède dont on a parlé, prolongé pendant trois semaines, facilita la sortie des graviers & guérit radicalement le mal ; on lui joignit des purgatifs doux lorsque le ventre étoit trop resserré ; mais le sel de tartre & le vitriol provoquent assez communément les selles & les urines. Le régime nutritif n’a rien de particulier. Ses potions en formoient la plus grande partie le matin & le soir & midi. L’eau de genévrier, mêlée avec l’eau commune, composoit sa potion & étoit suivie d’un verre de vin blanc. Le malade avoit rarement soif.

J’ai vu une fois réussir ce remède, & plusieurs fois ne produire aucun effet. Cependant avant d’en venir à l’opération, il est toujours bon de l’essayer.

Pierre, calcul. Médecine vétérinaire. Le bœuf & le cheval sont plus sujets aux pierres que l’homme. Elles peuvent se rencontrer par-tout, mais elles diffèrent par leur dureté, leur couleur, leurs formes extérieures & intérieures ; les pierres auxquelles les chevaux sont le plus sujets, sont les pierres salivaires, les pulmonaires, les bézoards, les biliaires, les pancréatiques, les calculs ou pierres des reins, celles de la vessie : les salivaires, les biliaires, les pancréatiques, les bézoards, contiennent toutes un noyau dans le centre, qui est tantôt un petit caillou, un grain d’avoine, ou un autre corps étranger. Toutes les pierres se forment par couches sphériques plus ou moins épaisses ; lorsqu’on les scie, on observe une infinité de rayons qui paroissent partir du centre.

On a observé souvent que les bœufs nourris dans l’étable, & que l’on tue l’hiver, ont des pierres dans le foie, dans la vésicule du fiel ; dans les conduits biliaires & même dans la vessie, & quelquefois dans l’urètre. Le 9 mai 1762, M. de Varennes de Champfleury envoya à M. Bourgelai, de sa part du bureau d’agriculture de la ville de Clermont-Ferrand en Auvergne, un mémoire à consulter sur un calcul arrêté dans l’urètre d’un bœuf âgé d’environ huit années, & qui lui avoit causé la mort. Ce calcul pesoit quatorze grains suivant ce même mémoire. La vessie en contenoit plusieurs de la forme du plomb mis en grenaille, pesant en tout quarante-deux grains. Au premier aspect, chacun de ces petits calculs paroissoit métallique, la couleur en étoit brillante & semblable à de l’or. Tous ces calculs sont déposés dans le cabinet d’histoire naturelle de M. de la Tourette, conseiller en la cour des monnoies de Lyon. Quelque temps après, le bureau d’agriculture, établi à St. Etienne-en-Forest, consulta M. Bourgelat sur le même fait. À l’ouverture d’un bœuf, on avoit trouvé à peu près, dans le milieu du canal de l’urètre, un calcul rond, légèrement aplati, dur, très-lisse & de couleur métallique. Le paysan auquel appartenoit le bœuf, prétendoit en avoir perdu quatre autres, auparavant, de la même maladie ; on vit dans l’urètre de celui-ci deux pierres semblables, mais de grosseurs inégales. Ce même bureau observe dans son mémoire, que les bœufs qui font des charrois loin de leur domicile, & qui vivent de foin sec,