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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/805

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conserve cette direction jusqu’à ce qu’il parvienne à un point susceptible de le laisser s’enfoncer. Imitons donc cet exemple, & lorsque la longueur totale du pivot incommode dans la plantation, pourquoi ne pas le faire circuler tout autour de la fosse, & faire enfoncer son extrémité, ainsi que celles de toutes les racines, de tous les chevelus, &c. (Consultez le mot Planter.)


PLAIE, Médecine Rurale ; C’est une solution de continuité faite à quelque partie molle du corps, par un instrument tranchant, ou contondant, ou par toute autre cause externe ; elle prend au contraire le nom d’abcès ou d’ulcère, si elle dépend d’une cause interne, ou lorsque la plaie est ancienne.

La plaie est simple, quand elle n’est suivie d’aucun accident grave, c’est-à-dire, quand elle n’intéresse ni veines, ni artères, ni tendons, ni nerfs.

Elle est composée, & en même-temps compliquée, quand elle est accompagnée d’une grande effusion de sang, de la déchirure de quelque vaisseau sanguin, de l’inflammation des parties voisines, ou compliquée de fracture de l’os qui lui correspond.

Heister, dans l’énumération des principales espèces de plaies, observe très-bien que les unes se font en piquant, & les autres en coupant. Certaines, continue ce même auteur, sont la suite, ou l’effet des coups ; les unes sont absolument incurables & mortelles, d’autres peuvent se guérir ; les unes sont faites par des instrumens tranchans, & d’autres par des instrumens mousses ou obtus ; telles sont les plaies que font les balles, les chutes, ou les coups & que les chirurgiens nomment spécialement contusions. Quant à la figure, ou à la direction, il y en a de droites, de transverses, d’obliques & de courbes ; & relativement au siége, les unes sont à la tête, au cou, à la poitrine, & au bas-ventre, & sont internes & externes.

De la différence de la lésion naissent encore divers genres de plaies ; car les unes sont exemptes de corps étrangers, tandis qu’il reste dans les autres des balles, des morceaux d’habits, divers petits corps, comme fragmens de verre, des éclats de bombe, la pointe d’une épée. Certaines plaies sont accompagnées de lesions dans les os, telles sont presque toujours les plaies à la tête, & celles faites par les armes à feu. Il y en a d’envenimées ; ce sont celles dont les instrumens ont été empoisonnés, ou qui proviennent de la morsure des animaux enragés, ou venimeux.

Les plaies, en général, ont toujours avec elles des signes qui ne sont point équivoques pour établir leur existence.

Immédiatement après qu’une plaie vient d’être faite, il survient un gonflement à la partie affectée ; il se fait une hémorragie plus ou moins considérable, & toujours relative à la profondeur de la plaie, & à la quantité des vaisseaux qui ont été ouverts : elle s’arrête d’elle-même, sans aucun secours de l’art, à moins qu’elle ne soit entretenue par la section de quelque artère, ou tout autre vaisseau considérable, & la portion du sang qui reste dans l’intérieur de la solution de continuité, se fige & se change en croûte.