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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/808

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de la vue, de la sonde, il doit tâcher de découvrir la nature des plaies profondes ; & si ces moyens sont insuffisans, la lésion des fonctions des organes qui correspondent à la plaie, par les signes qui se manifesteront, lui en fera connoître l’étendue.

Article sixième. La nature de la plaie reconnue, le chirurgien vétérinaire peut présager quel sera son événement, si elle sera avec danger ou sans danger, si elle sera curable ou incurable, ou mortelle de sa nature.

Une expérience journalière nous apprend que des plaies légères se guérissent plus aisément que celles qui sont graves ; que la guérison est plus facile chez les animaux sains, qui sont jeunes, que chez les vieux, ou chez ceux qui ont un virus dans le sang, tel que celui de la gale, du farcin, de la morve, &c. (voyez ces mots) ou chez ceux en un mot qui ont une mauvaise constitution ; que le printemps, l’automne, sont plus favorables à l’heureuse terminaison des plaies, que l’été ou l’hiver ; qu’un air pur & sain accélère leur cicatrice, tandis qu’un air corrompu les fait dégénérer, & les rend rebelles à guérir.

En général, la même expérience nous apprend que les plaies qui ne sont point accompagnées de symptômes graves, tels qu’une hémorragie abondante, des douleurs vives, des convulsions, de la fièvre, de l’inflammation, se guérissent plutôt & plus facilement que lorsque ces symptômes les accompagnent. L’attention que l’artiste fera à l’état où se trouve la plaie, ne contribuera pas peu à en régler le pronostic.

Article septième. Les plaies simples n’étant qu’une solution de continuités la première indication à remplir qui se présente, est la réunion de ces mêmes parties qui ont été séparées. Comme elles diffèrent entre elles, qu’il y en a qui sont très-légeres, d’autres qui sont graves, les vues de curation ne sauroient être les mêmes.

Les plaies qui sont légères se guérissent le plus souvent sans le secours de l’art : ou bien l’application d’un emplâtre, d’un plumaçeau imbibé de quelque baume, suffit pour favoriser la réunion. Ce plan de traitement, simple, ne sauroit toujours convenir aux plaies où il se rencontre une perte de substance, ni à celles où il y a contusion, ou qui sont accompagnées de symptômes fâcheux.

Dans le traitement des plaies graves, l’artiste doit s’occuper, en premier lieu, de la nature de la plaie, prévenir ou calmer les accidens. 2°. Enlever tous corps étrangers, procurer & entretenir la suppuration. 3°. Favoriser la consolidation & la cicatrice. Il est cependant des cas où il est à propos de renvoyer l’extraction du corps étranger, ou d’en remettre le soin à la nature : pour lors l’artiste ne s’occupera que de panser la plaie, & de remédier aux accidens qui l’accompagnent.

Lorsqu’il est assuré que la plaie est propre, il doit rapprocher ses bords, s’ils sont écartés, & les contenir ; il parviendra à ces fins, au moyen de la situation de la partie & des bandages qui peuvent y convenir. (voyez Bandages, à l’article pansement des animaux.) Il observera de serrer suffisamment pour arrêter l’hémorragie, mais non pas au