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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/814

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quer cette opération ; il faut cependant attendre que le sommet du bourgeon soit bien aoûté.

La meilleure saison de mettre les plançons en terre, sur-tout dans les provinces méridionales, est au commencement de novembre ; on y est assuré que la chaleur intérieure de la terre, que le froid n’a pas encore diminuée, facilitera la germination des racines, qui sera encore aidée par les pluies d’hiver. Pendant ce temps-là la partie du plançon hors de terre ne poussera aucun bourgeon, parce que la température de l’air ambiant ne sera pas au même degré de chaleur que celui de l’intérieur de la terre, ou du moins il ne se soutiendra pas au même point & au point nécessaire à la végétation du peuplier, du saule, &c. (Consultez sur l’effet de l’air ambiant, les belles expériences de M. Duhamel, rapportées à l’article Amandier.) résulte de ces plantations précoces, que les plançons supportent beaucoup mieux les chaleurs & les sécheresses du printemps.

À moins que le climat ne soit très-froid, il vaut mieux planter de bonne heure, que d’attendre la fin de l’hiver, on gagne du temps ; la terre a le temps de se serrer contre le plançon, de faire corps avec lui, de pousser beaucoup plus vite au printemps, & de donner de plus beaux bourgeons dans l’année.

Le moins que l’on peut laisser le plançon coupé de dessus l’arbre, exposé au hâle, c’est le mieux. Si on a de l’eau dans le voisinage, on y plongera sa partie inférieure, sinon on l’enterrera dans une fosse que l’on recouvrira de terre, d’où on ne retirera les plançons qu’à mesure que l’on les plantera. Le point essentiel, je le répète, est presque toujours trop négligé, c’est qu’on ne serre point assez la terre contre la partie du plançon qui se trouve ensevelie.


PLANT. Scions qu’on tire de certains arbres, de certaines plantes pour planter. On dit du plant d’artichauts, de vigne, &c. ; on qualifie de plant les arbres venus de graines dans les pépinières ; le plant de mûrier d’amandier & des herbes potagères également venues de semences ; du plant de laitue, de chicorée, &c., en un mot, on appelle plant tout ce qui est encore jeune & prêt à être planté.


PLANTAIN. Von-linné le classe dans la tétrandrie monogynie, & le nomme plantago ; il en compte vingt espèces. Tournefort le place dans la seconde classe des herbes à fleurs d’une seule pièce, en soucoupe dont le pistil devient le fruit. Il l’appelle également plantago. Il suffit de décrire ici les espèces les plus communes.

I. LE GRAND PLANTAIN, plantago major, Lin. Plantago Platifolia sinuata. Tourn.

Fleur ; d’une seule pièce, en soucoupe, divisée en quatre parties ; le tube renflé ; les étamines, au nombre de quatre & un pistil.

Fruit ; capsule ovale, à deux loges s’ouvrant horizontalement, renfermant plusieurs semences oblongues.

Feuilles ; elles partent des racines, sont ovales, larges, luisantes ; rarement dentelées sur leurs bords ; lisses ; à sept nervures, soutenues par de longs pétioles & couchées sur terre.

Racine ; courte, grosse comme le doigt, fibreuse, blanchâtre.